Remède contre la dépression
Comme quoi en piochant dans les films sortis aux States mais qui n'ont toujours pas traversé l'Atlantique, on tombe sur des bonnes surprises comme ce It's Kind of a Funny Story. Sur un sujet assez tabou, le long-métrage vise à démystifier cette maladie que le grand public impute souvent à une déficience mentale : la dépression. Encore plus fort, on prend ici le parti non pas d'un adulte mais d'un jeune adolescent.
On suit alors Craig qui fait son entrée dans l'hôpital psychiatrique. Il y fera la connaissance avec une belle brochette de marginaux porté par un grand Zach Galifianakis qui nous prouve qu'il n'est pas seulement un acteur comique mais aussi un acteur tout court. Difficile de ne pas s'attacher à lui quand il nous regarde avec des yeux fatigués ou quand il sort des citations de Bob Dylan comme si elles étaient de lui.
Que serait un film du genre sans une love story ? La belle promise n'est pas seule et elles seront deux dans le cœur de Craig, la belle Emma Roberts (nièce de Julia Roberts) bien plus consistante ici que dans le nouveau Scream et Zoë Kravitz avec un tour de poitrine à faire pâlir certaines pornstar et qu'on a vu dans X-Men Le Commencement en tant qu'Angel Salvadore (vous savez celle qui des ailes de libellule). S'ensuit un trio amoureux même si c'est classique demeure assez jouissif car les deux filles sont quand mêmes deux petits bijoux d'avenir. Les dialogues entre Craig et Emma sont assez drôle surtout ce jeu où chacun doit finir par une question.
Dans ce tour d'horizon, il faudrait peut-être parler de l'acteur principal non ? Non ? Bon ben, je passe. Non, je déconne. Joué par l'acteur au nom bizarre (quand même, Keir Gilchrist, faut le faire), il demeure assez attachant malgré qu'il soit totalement dépourvu de charisme et pour une fois qu'on a un acteur qui fait vraiment l'âge de son rôle. Ses interactions avec Zach et Emma prouve qu'il était bien l'acteur qu'il fallait: on y croit dur comme fer et c'est qu'on demande. Il ne faudrait pas non plus oublier les autres patients mais en parler gâcherait un peu la surprise de la découverte donc j'en ferais l'impasse.
La réalisation partagée entre Ryan Fleck et Anna Boden se permet quelques envolées assez amusantes comme ces balades dans les villes dessinées par Craig, ce clip improvisé avec les « clients » de l'hôpital ou encore ces arrêts d'images permettant à Craig de nous faire un topo sur la situation. La réalisation est bourrée de bonnes idées sympathiques et rend le visionnage du film attractif mais elle n'en oublie pas moins ses acteurs.
Pour la dépression, le film permet de porter un regard sur les hôpitaux psychiatriques. J'étais alors bien loin alors de mes fantasmes sur ces ailes psychiatriques dont le seul aperçu dont j'avais eu était purement cinématographique et pas des meilleurs : L'armée des douze singes, Fringe. It's Kind of a Funny Story nettoie ce cliché et donnerait presque envie d'y poser nos bagages pour souffler un peu.
Quant au parti pris de l'adolescence, elle me semble tout à fait pertinente car c'est un phénomène qui les touche très fortement et toujours considéré comme tabou. Beaucoup ne comprenne pas pourquoi les adolescents dépriment alors qu'ils ont toute la vie devant eux et n'ont pas de responsabilité. Mais ce serait oublier toute la pression scolaire qui s'abat sur eux. Une belle mise en perspective du problème qui doit beaucoup à la volonté perfectionniste de notre système éducatif qui ne convient pas à tout le monde.
Conclusion :
It's Kind of a Funny Story est un véritable remède à la dépression en distillant sa joie de vivre et ses conseils jamais lourdingues. A visionner/revisionner les journées où rien ne va.
Mention spéciale à la belle Emma Roberts et à Zach Galifianakis qui nous prouve qu'il sait faire autre chose que le guignol.
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