Et quand elles cessent, la rupture devient inévitable?
Je mets 8 au lieu de 7, parce que je trouve le film vraiment sous-noté sur Sens Critique.
C'est un bon drame psychologique, avec un très mauvais titre certes, même en anglais: "une paysanne" (quel rapport avec le film?), et une Grace Kelly inhabituelle, dans un contre-emploi total. Juste pour ça, le film a déjà de l'intérêt.
Qui n'a pas croisé ces caractères ou qui n'en a pas quelques traces dans sa psychologie?
Le film décrit très bien la valse des névroses, celle de trois êtres, qui s'emmêlent, se renforcent, se croisent, se renvoient comme dans un miroir.
L'un projette sur la femme ce qu'il aimerait qu'elles soient, parce qu'il a eu de mauvaises expériences, et pour ne pas souffrir à nouveau, ne pas tomber amoureux encore, l'une est atteinte du syndrome de l'infirmière ou de la maman, le dernier s'auto-sabote car il pense ne pas être assez bien pour mériter de bonnes choses, et se complaît dans la destruction pour pouvoir avoir pitié de lui-même (seule façon qu'il a de se trouver de la valeur à ses propres yeux) et pour avoir une chance, croît-il, d'être aimé par les autres.
Concernant la fin.
Je trouve logique que la femme reste avec son mari, alors qu'ils ont tenté pendant tout le film de le remettre sur pied, lui donner un coup de poignard dans le dos, au dernier moment, ça aurait été saboter leur propre travail.
Il fallait fatalement, vu la situation, que quelqu'un se sacrifie, c'était soit la femme et l'amant - mais aurait est-ce été vraiment un sacrifice pour la femme finalement, car sa psychologie est contradictoire - ou le mari.
On peut imaginer une fin alternative, la femme partant avec l'amant, mais je ne pense pas que le mariage aurait été heureux, d'une part à cause de la culpabilité, il ne faut pas la négliger celle-là, l'ancien mari aurait achevé sa destruction. Il est naïf comme le dit l'amant qu'on arrête de boire juste en le voulant, les pulsions auto-destructrices sont bien plus ancrées que ça dans le psychisme.
Et d'autre part, parce que l'amant tombe amoureux parce qu'il projette (l'amour n'est que projections) une femme dévouée, et droite, qui n'hésite pas à se sacrifier, il se voit peut-être très bien à la place du mari, materné. Mais si elle cesse d'être dévouée, et trahit, est-ce que ça ne brise pas l'image fantasmée?
Côté BO, par Ira Gershwin
Love & learn (Dissertation On The State Of Bliss) - Blues
The Pitchman / It's Mine, It's Yours
by Harold Arlen and Ira Gershwin
Bing Crosby - pas trouvé
The land around us
The search is through
Louise
Musique: Richard A. Whiting
Paroles: Leo Robin - pas trouvé
Source
A voir ne serait-ce que pour voir Grace Kelly en mémé Georgette, ça vaut son pesant de cacahuète. XD