L’actrice Eva Ionesco est connue pour avoir tourné dans plusieurs séries TV, téléfilms ou films diffusés sur grands écrans. Cependant, elle est aussi réalisatrice et Une jeunesse dorée est son deuxième long métrage après My Little Princess, sélectionné par la Semaine de la critique au festival de Cannes de 2011 et déjà avec Isabelle Huppert.
Distribution
La tête d’affiche est Isabelle Huppert (Les Valseuses, Le Pianiste, Elle) qui interprète Lucille Wood, mystérieuse châtelaine libertine. Son mari, Hubert Robert, est joué par Melvil Poupaud (Le temps qui reste, Un conte de Noël et surtout Laurence Anyways). Face à eux se trouvent le couple formé de Rose et Michel campés par Galatéa Bellugi (Réparer les vivants, L’apparition) et Lukas Ionesco (The Smell of us, My Little Princess), le fils de la réalisatrice.
Synopsis
Paris, 1979, au cœur des années Palace. Haut lieu de la nuit où se retrouvent artistes guidés par une envie de liberté. Rose, 16 ans, issue de la DASS et son fiancé Michel, 22 ans, peintre désabusé, vivent leur première grande histoire d’amour. De fêtes en fêtes, ils vivent au gré des rencontres improbables de la nuit. Lors d’une soirée, Rose et Michel font la connaissance de Lucille et Hubert, de riches oisifs qui vont les prendre sous leurs ailes et bousculer leur existence.
Critique
Les scènes de fête au Palace : l’atout d’Une jeunesse dorée
Les scènes de fête au Palace (club parisien underground très en vogue au début des années 1980) sont bien faites avec des costumes extravagants et un peu de tout allant de drag queens à des créatures imaginaires. Très colorées et festives, on retrouve bien cette contre-culture. En conséquence, les musiques qui accompagnent ces soirées sont entrainantes. On peut entendre « Time Warp » du Rocky Horror Picture Show, qui représente d’ailleurs bien l’atmosphère de ces fêtes, ou encore « Video killed the radio star » de The Buggles.
Maintenant, passons aux points négatifs qui, eux, sont beaucoup plus nombreux.
Problèmes de justesse de jeu de la part des acteurs
Galatéa Bellugi et Lukas Ionesco n’ont aucune émotion, ils sont dans l’excès constamment, parlent fort mais sans expression (encore pire quand ils pleurent, on dirait des enfants de deux ans qui font un caprice). Par moment, on dirait même qu’ils lisent un texte derrière la caméra. Isabelle Huppert est fidèle à elle-même en bourgeoise glaciale et arrogante, un jeu avec lequel j’ai personnellement du mal. Le seul réellement bon est Melvil Poupaud, ce rôle d’ex-gigolo dandy lui va bien. Le problème de jeu peut venir des dialogues qui n’ont rien d’extraordinaire donc il est difficile de jouer si le matériau est défectueux. Ces deux problèmes entrainent un intérêt pour le film qui se dégrade, ce qui rend les destins des personnages inintéressants. A la fin je n’adhérais plus du tout à ce qu’il se passait à l’écran.
Le scénario problématique
Comme le montre la bande d’annonce, mais moins le synopsis, une relation naît entre les deux couples qui finissent d’ailleurs par former un réel ménage à quatre avec mariage. Cependant, le focus sur cette relation, plutôt malsaine avec des scènes de sexe gênantes (avec Isabelle Huppert en combinaison latex aérée en bonus), dure presque la moitié du film et j’aurais aimé voir autre chose. Au départ, ils se cherchent seulement : Michel s’intéresse à Lucille, son mécène, et Rose se tourne vers Hubert pour rendre Michel jaloux. Néanmoins, ils décident ensuite de s’installer dans le château du vieux couple et là le film nous délivre une succession d’orgies et de consommation d’alcool et de drogues en tout genre. Tout cela pour moi n’est pas intéressant à voir et Une jeunesse dorée apparaît comme vide en un sens.
En conclusion, après My Little Princess qui racontait son enfance, Eva Ionesco revient sur nos écrans en ce début d’année avec une nouvelle auto-fiction, cette fois-ci sur son adolescence. Résultat décevant avec une histoire qui avait du potentiel mais le scénario final n’a pas suivi, tout comme les acteurs/actrices.