En regardant Une poupée gonflable dans le désert, j'ai été perdu, du début à la fin, en voyant un film qui me paraissait brouillon, gênant et sans réel sens, juste un enchainement d'images sans liens entre elles. Je pense que je n'avais pas les codes nécessaires pour comprendre ce film. Film de 1967, dans une société japonaise, une preuve de plus, s'il y en avait besoin d'une, que le contexte est indispensable pour comprendre réellement un film.
Ce film est un pinku eiga, un film érotique japonais, c'est en tout cas comme cela qu'il se définit. On se rend très vite compte que le film ne se limite pas à une classification aussi simpliste.
Une poupée gonflable dans le désert part d'une idée somme toute assez classique. Sho, détective ou tueur à gage, est engagé par un agent immobilier pour retrouver sa maitresse qui a été enlevée par les Yakuzas. Dans cette quête, Sho cherche également à se venger de celui qui a tué sa fiancée des années plus tôt. Scenario simple donc, mais qui va rapidement se complexifier, le réalisateur prenant un malin plaisir à nous perdre dans un mélange de scènes tantôt présentes, tantôt passée, parfois réelles, parfois rêvées. La subjectivité de Sho prend peu à peu le pas sur la réalité et le protagoniste s'enferme dans son esprit tourmenté.
C'est en cela que j'ai a posteriori trouvé le film très intéressant. Le film va très rapidement casser les codes cinématographiques classiques et s'échapper de ce que devrait être un pinku eiga. Il va aller très loin de ces codes, pour nous interroger, à mon sens, sur la violence d'une société où les yakuzas font la loi et nous interroger sur le rapport que l'on a au corps d'une manière générale.
Ce film est pour moi loin d'être un chef d'œuvre, mais il sait se poser comme un film très singulier, qui ne se contente pas de suivre les codes cinématographiques de son temps. Que l'on aime ou non ce film, son aspect très surprenant laisse forcément une trace dans nos esprits...