On aurait aimé une plus grande corruption des codes de la comédie, car il faut bien reconnaître que la sympathie prend le pas sur le rire en tant que tel qui ne réussit que rarement à découler des situations ici mises en scène, situations montées sur une chaîne automatique à la fois prévisible et peu crédible. Alexandre Coffre n’ose pas assez, et c’est bien dommage. Son scénario a néanmoins l’intelligence de tenir un propos social, puisqu’il s’agit d’inscrire cette reconversion professionnelle dans une révolte à l’encontre d’un système qui sacrifie les justes, les travailleurs, les petites gens.
Les dialogues font souvent mouche et laissent présager un mordant que le film jamais ne s’autorise, la faute à une réticence à l’égard du politiquement incorrect et de la transgression ; ce faisant, le spectateur flotte souvent dans une zone intermédiaire où l’humour se fait grinçant mais où les coups portés s’avèrent trop facilement esquivés. Heureusement, les acteurs assurent le spectacle et sont tous très bons, à commencer par le duo de tête formé par Pascale Arbillot et François Damiens. On regrettera, de la même manière que le traitement de l’intrigue reste prude, la rétention de leur potentiel comique : ils bouillissent sous nos yeux, ils s’agitent dans tous les sens, mais ils n’explosent pas.
Une Pure affaire reste une œuvre divertissante et bien menée, mais qui atteste des pertes d’énergie comiques dommageables.