Une Semaine en Décembre par Le Blog Du Cinéma

Avec un titre pareil, ce documentaire aurait pu parler de neige, de vacances ou bien encore de tourisme. Mais il n’en est rien. Il n’y a ni neige (ou très peu sur Marseille), ni vacances et encore moins de tourisme pour des Roms. Simplement une envie d’un pied-à-terre, si possible définitif. Rien d’impossible et quelque chose d’accessible pourrait-on croire, mais c’est en fait un peu plus compliqué que cela en a l’air.

Avec un sujet pareil, ce documentaire aurait pu tomber dans des raccourcis faciles et bien placés : de pauvres gens, qui ont une vie de misère, une forte indulgence serait donc de mise. Mais là, encore une fois, ce n’est pas le cas. Ces deux journalistes d’une chaîne de télévision locale basée à Marseille, LCM, ont simplement retranscrit jour après jour, la vie au quotidien de cette famille : du réveil au coucher, de leur hygiène à leur vie intime, de la scolarité des enfants à un désir devenu naturel et fort d’avoir un chez-soi, un travail et d’être Français. On peut prendre exemple sur Samanta, qui a des papiers d’identité yougoslaves, un pays qui n’existe plus depuis 10 ans.

Suivre pendant une semaine la famille Gjulial, composée de quatre enfants, a été un chemin de croix social et géographique. Originaires du Kosovo, les parents ont parcouru pas moins de 14 000 kilomètres à travers l’Europe et se sont vus expulser une fois d’Allemagne et deux fois de France. Ces parents ont un but précis, unique : un pied-à-terre définitif, afin de vivre et y faire vivre leurs enfants.
Loin des évènements et des différents médias relayant et martelant les fameuses expulsions – chaque jour passé dans le camp débute d’ailleurs par un petit son de radio où on peut entendre les actualités – la famille Gjulial continue de vivre, ou de survivre, jour après jour, sous cette passerelle d’autoroute.

Fanny Fontan et Margaïd Quioc, réalisatrices de ce documentaire, inaugurent ici leur premier 52 minutes. En découlent logiquement par moment quelques plans « brouillon » et une musique parfois mal ancrée. Cependant, les idées – tant dans le montage que dans les images – sont là et on ne peut que conseiller de suivre leurs futures productions.

Ce documentaire est donc une immersion intrusive mais flagrante d’un pays et d’un état qui ne sait pas – et qui parfois ne veut pas savoir – quoi faire de ces Roms. Pourtant, Sahar, le père de famille, a toujours scolarisé ses enfants et subvenu aux besoins de sa famille. Un exemple qui ne fait sans doute pas une généralité aux yeux de tous mais qui ne peut passer inaperçu.
Loin du cliché des expulsions de Roms et du larmoyant, Une Semaine en Décembre enfonce une porte restée trop longtemps rouillée pour l’enduire d’entrain, de vaillance et, pourquoi pas, de changement ?

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Auteur : Yannick
LeBlogDuCinéma
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le 1 avr. 2013

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