Avant de réaliser ce premier film,Thierry Klifa était critique de cinéma. C'est là qu'il s'est formé et Une vie à t'attendre ne souffre pas de problèmes de scénario, de timing et de jeu. Même si le pitch du film est simple, Klifa parvient à nous intéresser grâce au personnage d'Alex (du bon Bruel),homme déchiré entre son coeur et sa raison depuis qu'il a revu Jeanne, sa passion de jadis, à un mariage. Dès lors, son restaurant devient secondaire, ses conflits avec son frère malade (on ne sait pas ce qu'il a) s'amplifient et sa compagne actuelle attend un enfant. Un terrain pas vraiment favorable pour un retour de flamme et Jeanne (Nathalie Baye, encore merveilleuse et convaincante) a aussi une vie bien compliquée. Même acculés, ces deux là vont se donner des parenthèses pour s'aimer alors que les circonstances "interdisent" leur passion. Finalement, Une vie à t'attendre résonne car on ressent que Klifa parle d'une situation qui ne lui est pas si étrangère. De plus, les personnages sont filmés sans distanciation et cela contribue à des moments forts entre coups de gueules et claquements de portes. Le dénouement du film est par contre prévisible car Alex ne peut fuir le nouveau rôle qui l'attendra.
Un petit regret sur le rôle assez ingrat de Géraldine Pailhas (Claire) qui campe la campagne d'Alex. Le réalisateur montre une femme trompée pas assez réactive qui subit la passion de son compagnon. J'aurai bien aimé qu'elle soit plus dure avec lui. Dans l'ensemble, un film de bonne facture,bien interprété,qui mérite un peu plus de considération qu'on ne lui prête.