Une vie d’Annette
Fiche technique
Synopsis : « Une Vie d’Annette » est un portrait, celui d’Anne Beaumanoir, et à travers son histoire et ses mots, celui de la France et de l’Algérie, d’hier et d’aujourd’hui. C’est un film historique, une réflexion sur le monde, un témoignage précieux. À seulement dix-neuf ans, en 1942, Annette avait déjà vécu tant de choses : engagée dans les jeunesses communistes clandestines, elle avait débuté des études de médecine, distribué des colis clandestinement, sauvé des enfants juifs, changé d’identités, perdu son premier amour et frôlé la mort à plusieurs reprises. Annette a toujours résisté. Son discours sur la Résistance n’est pas romancé ou magnifié. Elle était tout d’abord, selon son expression, une «petite souris obéissante». Elle exécutait les ordres de ses supérieurs. « Tu n’as même plus le droit de penser. Tu agis et c’est tout. ». Toute action prise à titre personnel était formellement interdite, mais Annette décide à dix-huit ans d’écouter sa conscience et non son parti, et sauve trois enfants juifs une nuit de janvier 44, dans Paris occupé. Depuis ce jour, elle a toujours suivi son instinct et sa conscience. Douze années plus tard, animée par le même souci d’équité, elle vient en aide à un autre peuple opprimé… Porteuse de valise du FLN algérien, elle est condamnée par la France à dix ans de prison pour terrorisme, elle s’enfuit en Algérie où elle devient la principale conseillère du Ministre de la Santé sous Ben Bella. Jusqu’au putsch militaire qui la poussera à nouveau à s’enfuir et à gagner cette fois-ci la Suisse où elle dirigera pendant 26 ans la division de neurophysiologie et d’épileptologie du CHU de Genève . À 94 ans, Annette n’a plus grand chose à prouver. Ce film a sans doute une valeur testamentaire. Elle le définit comme un portrait de « la France avec les yeux d’une jeune fille puis jeune femme militante engagée volontaire dans la résistance au nazisme et dans celle pour la libération de l’Algérie opprimée par la France. » Avec son franc-parler, la précision de ses souvenirs, elle ne cherche pas à démontrer mais à témoigner de faits, d’anecdotes. Elle accepte, sans fard, de raconter sa longue et tumultueuse histoire. Elle le fait avec sincérité et modestie. À travers les yeux d’Annette, de témoins et d’amis retrouvés, ce film raconte la France, l’URSS, l’Algérie, l’Europe et son cortège de drames enfouis, le racisme, le combat pour la liberté, l’indépendance. Annette nous inocule une vertu nécessaire et peu définissable : le courage.