Il existe aujourd'hui, dans le monde du cinéma moderne, un manque d'inspiration certain qui par conséquent produit des remakes et reboots en pagaille. La plupart d'entre eux donnent des résultats assez médiocres, puisqu' ils n'arrivent que rarement à reproduire l’ambiance, l'intensité, la qualité ou le message du film original. Et là, surprise ! Ce reboot japonais du classique Oscarisés "Impitoyable" du grand Clint Eastwood s’avère être d’une surprenante efficacité !...
Le parallèle entre les codes du western et ceux du film de samouraïs sont plus proche que le grand public ne peut l’imaginer, John Sturges ou encore Sergio Leone avaient su nous le prouver il y a quelques décennies avec les adaptations inverses des 7 Samouraïs / Les 7 Mercenaires et de Yojimbo / Pour Une Poignée de Dollars, et bien voici une nouvelle preuve…
Le réalisateur Japonais Lee Sang-il a tout de même pris un risque d'envergure, s’attaquer à l'un des plus grands classiques moderne hollywoodien, n’est pas une mince affaire, pourtant le résultat est loin d'être une injure au chef d'œuvre d'Eastwood…
C’est très réussit, on prend le même contexte scénaristique, la même époque, mais on change de décors en passant de l’Ouest à l’Est.
Si le film, s’est permis quelques petites libertés dans son intrigue générale, elles ne changent en rien le message de fond et gardent la même ligne directrice. Le code brille du même feu, exploitant honneur, rédemption et renaissance à travers les abîmes du mal avec la même froideur et la même dignité.
Ce reboot est très intéressant, car si l’on retrouve le même type d'évènements que le film originale, nous sommes ici transporté dans un univers totalement différent visuellement, mais dont le tempérament demeure des plus convaincants.
Proche de la noirceur, de la poésie et de la violence que forment les plus grands films de samouraïs, ce reboot utilise les mêmes ingrédients détonants afin de nous proposer cocktail savamment explosif. Traité avec le plus grand respect, et sans jamais vouloir ou espérer, surpasser le chef d’œuvre d'Eastwood, l'ambition de ce projet s'avère des plus noble et donne sans conteste un résultat bien moins négatif que l'on aurait pu l'imaginer, loin du constat miteux annoncé. J’ai pris un malin plaisir à découvrir cette aventure, émerveiller par ses décors naturels sublimes, transcender par l'amour que j'éprouve pour l’Asie et ses cultures, associer à celui d’un de mes idoles du cinéma mondial exerçant à l’Ouest dans le pays de la plus grande industrie cinématographique au monde.
C'est avec objectivité et réalisme que je constate à quel point, le cinéma est universel, les lames de katana s’associent ou remplacent à merveille les revolvers, le samouraï et le cowboy n’ont jamais été si proche, et tout d'un coup : le remake devient si beau !
Si les ricains ont su produire des remakes de qualités, tels le « Les 7 Mercenaires » de John Sturges en 1960, adapté de l’œuvre japonaise d’Akira Kurosawa. Les Japonais prouvent qu’en à eux qu'ils ne sont pas en reste dans le domaine et n'ont pas à rougir de leurs ambitions.
Ce film est à découvrir absolument ! Ken Watanabe y est exceptionnel !