Voici comment on pourrait aisément résumer Upside-down. L’idée est chouette, la musique est sympa, les acteurs sont bons, les images sont superbes mais l’histoire est d’une niaiserie affligeante.

Mais commençons par le commencement. Upside-down, c’est quoi ? Upside-down c’est un film sur deux planètes voisines, à la gravité opposée. La planète du dessous a subi une guerre terrible qui a laissé ses habitants dans une dèche consternante, au point qu’ils acceptent de voir leur pétrole se faire acheter pour une bouchée de pain par la planète du dessus, riche et prospère, qui leur revend ensuite l’électricité à prix d’or. Ce sont deux mondes aux antipodes régis par des lois strictes pour ce qui est du contact entre les deux peuples – humains – et des échanges matériels. Si les habitants de l’un peuvent papoter avec ceux de l’autre, les relations se limitent uniquement à cela. D’ailleurs, les résidents de chaque monde ne sont pas soumis à la gravité de la même façon : si quelqu’un du monde du dessous se rend dans le monde du dessus, il marchera au plafond (et vice-versa). De la même manière, aucune matière ne peut être importée et conservée dans le monde opposé puisqu’elle prend feu au bout de quelques minutes.

Voilà donc le postulat de départ. Après, on s’aperçoit au fur et à mesure du déroulement du film que certaines libertés sont prises par rapport à ces lois. Par exemple, les cheveux des personnages ne sont pas soumis à la même gravité que le reste du corps (Kirsten Dunst, sur la planète du dessous, aurait par exemple dû avoir les cheveux toujours hérissés sur la tête… mais non (sûrement parce que ce n’est pas sexy)). Bon, c’est peut-être aussi dû au fait que la gravité fonctionne par intermittence (pourquoi la cravate du héros se souvient soudain qu’elle vient de la planète du dessous ? Ca doit être un peu comme ces voitures qui ne tombent en panne d’essence que lorsque c’est nécessaire au scénario). Et enfin, le délai pré-combustion est très variable. Ca peut aussi bien prendre une trentaine de minutes (le temps au héros de trouver le bureau de sa douce) comme plusieurs heures (le temps aux deux tourtereaux de bavasser en sirotant un cocktail du dessous (qui lui, ne prend pas feu)) et le temps également au héros de trouver le domicile de son ex-collègue).

Vous l’avez compris, ce que raconte le héros au début du film n’est que du blabla que le réalisateur oublie régulièrement pour pouvoir manier l’histoire à sa guise. Globalement, le film repose surtout sur son esthétique. Parce que oui, Upside-down est très beau, très contemplatif. Il faut voir cette œuvre comme une poésie en images où on passerait plus de temps à admirer les nuages et ce poisson nageant dans sa bulle de grenadine, qu’à applaudir les dialogues sirupeux de ces nouveaux Roméo et Juliette. C’est limite s’il ne faudrait pas voir ce film en coupant le son (un genre de fond d’écran animé). Ceci dit, faut aimer la surenchère de filtre bleu (Timothy Spall a des yeux superbes ici, alors qu’ils étaient quelconques dans la saga Harry Potter). Pour le reste, c’est : de la guimauve, de la guimauve et encore un peu de guimauve. La fin est même le summum de la guimauverie.

En conclusion, si vous aimez les histoires à l’eau de rose qui terminent bien, foncez. Sinon, coupez le son.
NicodemusLily
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le 28 août 2014

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NicodemusLily

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