Une affiche qui transpire la testostérone et les bon gros flingues, la présence du prestigieux réalisateur de Poliziottesco Fernando Di Leo à qui l'on doit la trilogie du milieu (Milan Calibre 9 - Passeport pour Deux Tueurs - Le Boss) , tout laissait entrevoir la possibilité d'un bon petit polar nerveux typique des seventies. En tout cas je ne m'attendais pas du tout à me retrouver devant une comédie érotico-policière aussi stupide que généreuse.
Le film raconte l'histoire d'une brave hôtesse de l'air qui se retrouve embarquée dans une guerre des gangs après avoir remis contre rémunération une enveloppe contenant une menace de mort à l'encontre d'un caïd local.
Grand scénariste de western, réalisateur de nombreux films de genre, Fernando Di Leo s'est très rarement tourné vers la comédie et Ursula L'Anti Gang (Colpo in canna) ressemblerait donc presque à une sortie de route voir un joyeux accident de parcours. Le film embraque pourtant dans son sillage un casting internationale avec l'acteur américain Woody Strode (Les professionnels - Il était une Fois dans l'Ouest), le suisse Marc Porel ( Le Clan des Siciliens - La Longue Nuit de l'exorcisme) et ben sûr la sculpturale Ursula Andress (James Bond contre Dr No - Casino Royal) qui à cette époque enchaînait les petites productions italiennes. Le film s'articule donc sur une vague intrigue sans saveurs de guerre des gangs plus ou moins orchestrée par une organisation d'agents dont fait partie bien sûr Ursula notre pseudo hôtesse de l'air. La plupart du temps, du moins durant une heure on assistera donc à un festival avec Ursula qui manipule son monde puis qui se fout à poil, qui se prend des coups puis qui se fout à poil qui corrige du macho à moustache puis qui se fout à poil, qui corrige du truand en costume à carreaux puis qui se fout à poil, qui séduit le bellâtre de service puis qui se fout à poil... De toute évidence Fernando Di Leo s'amuse en même temps qu'il se rince l'œil dans un univers fait de gangsters de pacotilles, de flics crétins et d'agents sous couvertures et déguisements. Tout prête à sourire et ce ne sont pas les bastons comiques façon Terence Hill et Bud Spencer agrémentées de bruitages excessifs qui viendront contredire la nature futile du divertissement.
Alors oui le film ne propose rien de bien mémorable et son humour un peu stupide n'offre que peu d'occasion de vraiment se marrer. Toutefois Fernado Di Leo fait preuve d'une sacrée générosité terminant son film par une grosse baston de plus de dix minutes dans une fête foraine dans laquelle deux gangs se foutent sur la tronche à grands coups de bonnes grosses baffes de forains, du kung fu approximatifs, de coups de poings sur la tête et de gags stupides le tout sur un fond sonore de musique de kermesse qui fait tsoin tsoin !!. Au cours de ce grand moment de n'importe quoi on verra une poursuite en auto-tamponneuse, un cracheur de feu façon lance flamme, un type qui tombe dix fois dans une piscine ou des combattants exécutant un petit pas de danse en cours de castagne. Ensuite Fernado Di Leo enchaîne avec la même frénésie d'humour débile une course poursuite en voiture à le Remy Julienne pour une nouvelle fois dix bonnes minutes de folie furieuse dans laquelle on verra tout de même une voiture de police embarqué sur son capot un type en train de satisfaire un besoin naturel sur un chiotte ou un macho italien recoiffer sa moustache après avoir fait plusieurs tonneaux. Et d'un coup, toute cette générosité à faire n'importe quoi pour le simple plaisir du divertissement forcerait presque le respect.
Ne vous fiez pas à son affiche un brin mensongère , Ursula l'Anti Gang et bien plus proche des comédie polissonnes à la La Flic Chez les Poulets que des Poliziottesco à la Milan Calibre 9. Comme je suis plutôt client des deux genres j'ai fini par y trouver mon compte mais je comprends que pour certains spectateurs le choc soit très rude.