Du côté des proies

La bataille de de l’Atlantique est souvent présentée depuis le fond de l’Océan. Le sous-marin y tient toujours la vedette (dans le rôle du chasseur tapis dans les abysses) en offrant au spectateur tous les détails passionnants et tragiques de son univers à huis clos. Les événements qui se vivent à la surface apparaissent quant à eux très lointains, au travers du prisme réducteur du périscope : grosses explosions dans la nuit ponctuées par les hourras des marins torpilleurs. Et la chasse continue...
Ce film renverse le point de vue chasseur-chassé et c’est assez rare pour le souligner (éventuellement « Mer cruelle »).
La caméra s’installe ici du côté des proies. Le capitaine d’un destroyer doit veiller quasiment seul sur un troupeau de bateaux ravitailleurs pour les conduire en Angleterre au travers d’une meute de loups enragés. Il dispose de peu de moyens, il est souvent impuissant et doit faire des choix impossibles, sauver 4 marins ou sacrifier l’agneau qui se fait attaquer au même instant.
Il y a une dimension mystique dans ce film que tom Hanks joue à la perfection, d’un côté le capitaine tacticien épuisé par tant de responsabilités, de l’autre l’être fragile qui se remet au divin.
Au total un excellent film, haletant, et qui nous fait vivre le climat de frayeur dans lequel vivait les convois qui sillonnaient l’Atlantique pour délivrer l’Europe du joug nazi.
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