VIP : Visionnage Intellectuellement Pauvre

J'ai eu la chance de visionner le film en avant-première au festival du film coréen (FFCP si vous êtes des vrais). Ce film sombre expose la traque d’un psychopathe meurtrier, sur la base des relations délicates entre les services secrets de Corée du Sud et du Nord. Le film est bien rythmé et la musique entraînante, le thriller intrigue rapidement.

La pellicule est découpée en plusieurs actes qui marquent sèchement des variations dans la narration. Cette mise en scène ajoute une cadence au film, bien agrémentée par la bande son. C’est bien réalisé.

Néanmoins, je me suis perdu dans les derniers actes : trop de « plot-twist » et de rebondissement finissent par aseptiser la surprise. On se laisse guider sans avoir le temps de se questionner et l’intrigue en est brouillée. En somme, le suspense perd de sa magie. Trop balancé dans la tourmente des relations Corée du Nord/Corée du Sud, Chine/Amérique et Police/Services secrets le spectateur est noyé. Pour moi, le film s’emballe un peu trop à son apogée et c’est palpable.

VIP : Vidéo Ignominieusement Phallocentrique. Une remarque aussi sur le rôle des femmes, complètement instrumentalisées ou absentes du film. Une scène vient particulièrement agrémenter cette remarque : la seule où une demoiselle en vie apparaît à l’écran plus de 40s. Notre protagoniste est présenté dans sa candeur la plus totale, de façon très niaise, à cueillir des fleurs au bord d’un champs.

Enfin, Park Hoon-jung semble avoir été influencé par les critiques de sa précédente réalisation et propose une version neutre des relations entre les différents pays. C’est très épuré politiquement et c’est un choix facile.

VIP est dans la moyenne de son genre : 5/10. On est heureux de visionner un film d’action ou les voitures ne décollent pas.