Critique de Vampire Hookers par Blockhead
Clin D'oeil : La présence au générique de John Carradine, vétéran d'Hollywood qui a tourné avec John Ford, Cecil B. DeMille et dans pléthore de séries Z.
Par
le 29 juin 2023
Les plus fidèles, gentils et compatissants lecteurs de mes pérégrination critiques connaissent déjà un peu Cirio H. Santiago dont j'ai chroniqué le film The Sisterhood il y-a quelques jours. Ce réalisateur philippin touche à tout semblait même s'être essayé à l'épouvante tendance Hammer gothique en 1978 avec ce Vampire Hookers (dont je vous épargnerais la traduction). C'est du moins ce que je croyais en débutant le film avant de me rendre compte que le film lorgne plus vers Les Charlots Contre Dracula que vers Terence Fisher.
Vampire Hookers nous raconte l'histoire d'un vieux vampire qui vit reclus au fond d'un caveau dans un cimetière paumée des Philippines. Il envoie donc régulièrement une des ses trois femmes vampires racoler en ville afin de lui ramener à domicile façon uber eat des américains tout frais dont il raffole du sang bien rouge. Une récente arrivée de marins en quête de petites femmes lui offre l'occasion de s'abreuver copieusement.
Je trouvais assez amusante cette idée plutôt originale de troquer le traditionnel sang de jeunes filles voir de vierges contre celui de marins en quête de syphilis dans les bars à prostituées. C'est le vétéran John Carradine qui incarne ce maître vampire aristocratique et littéraire qui cite poésie et roman entre deux verres lasses de bloody mary. L'acteur est plutôt convaincant et même si il n'est en aucun cas effrayant il possède une certaine classe propre aux grands saigneurs. Autour de lui on trouve trois donzelles peu frileuses portant des voiles translucides de couleurs comme dans un Jean Rollin avec toutefois bien moins de poésie. Et puis il y-a Pavo le serviteur un peu gauche qui rêve de devenir lui même vampire et qui est interprété par Vic Diaz connu aux Philippines comme le gros homme maléfique et joyeux du cinéma d'exploitation philippin avec plus de 163 films au compteur. Quant aux deux "héros" et marins du film ils sont surtout deux soldats queutards et trouillards en quête d'aventures sexuelles et qui vont se retrouver malgré eux chasseurs de vampires.
Vampire Hookers n'a donc pas grand chose à voir avec l'épouvante classique et premier degré des films de la Hammer et très vite le ton sera donné en voyant nos deux matelots grimaçants peiner à trouver des gonzesses et essuyant râteaux sur râteaux ou draguant sans s'en rendre compte des travesties. Mais la portée comique, voir parodique du film ne fera plus aucun doute lorsque ce brave Pavo s'enfermera dans une caisse en bois pour dormir et en ressortira quelques minutes après pour trouver de l'air après avoir copieusement lâché des caisses dans son cercueil de fortune. Et autant le dire tout de suite le gag scatologique à base des prouts de Pavo constituent facilement 90% de l'humour du film à tel point qu'il servira même de note finale. Pour le reste le film baigne dans une ambiance bon enfant avec longue séquence d'érotisme soft bourrée de faux raccords, chauves souris en carton, blocs de pierre en polystyrène et épouvante très très discrète. Encore une fois Cirio H. Santiago propose une honnête petite série B qui n'offre pas trop de raisons de rire à ses dépends mais qui peine aussi à s'élever au dessus du niveau de la simple curiosité anecdotique car objectivement il ne ses passe pas grand chose entre deux flatulences de Pavo.
Vampire Hookers est donc une comédie d'épouvante un petit peu lourdingue à l'érotisme discret vaporeux. Difficile de conseiller le film autrement que comme une curiosité maladroite et exotique.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Seul Au Monde (Ou Presque), 2022 : Films vus et/ou revus et 1978 - Une Horrible Année
Créée
le 15 févr. 2022
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