Alors oui c'est un film fauché, tellement fauché qu'on le trouve en toute simplicité gratuitement sur Youtube. Il y a une poignée de décors, une dizaine d'acteurs qui ont dû tourné ça après 19h quand leur vrai travail se terminait, les musiques sont parfois à côté de la plaque (mais bon limite ça donne un charme décalé ce dernier point), on n'a des faux raccords choquants régulièrement. Si vous voulez du cinéma solide, passez votre chemin. Mais soyons sérieux, si vous voulez uniquement du cinéma solide, il y a peu de chance que vous tombiez sur cette fiche et encore moins que vous preniez le temps de lire cette critique.
Donc si on fait abstraction du manque abyssal de moyen que reste-t-il? Un film qui a l'intelligence de faire court et qui a en soi des bonnes idées. Dans le traitement, il me rappelle "Wir Sind die Nacht" de Dennis Gansel, avec cette vision mi-social mi-boîte de nuit des vampires, où le côté immortel aristocrate de Dracula se mélange au couplet sang sexe néons. Mais ici on rajoute deux points saillants : le principal c'est la comparaison de la communauté vampire à une contre-culture underground homosexuel. Parmi nos trois héros, deux cachent leur homosexualité et ce sont finalement les deux qui se libèrent métaphoriquement en devenant vampires. A l'inverse, on a les commentaires haineux des policiers sur ces abominations de la nature… Le second point pour le coup assez raté c'est la volonté de traiter les vampires comme une épidémie qui se répandraient peu à peu dans la ville (les deux thématiques se rejoignent d'ailleurs dans la remarque d'une épidémie transmises par les gais, qui forcément fait penser au début du Sida).
C'est fait avec des gros sabots, avec zéro moyen, mais ces quelques brides de bonnes idées m'ont suffi pour passer un bon moment avec des thématiques qui me parlent.