Si l'Italie a su accoucher de grandioses films western spaghetti, il semblerait qu'elle n'ait pas eu autant de facilité à adapter à sa sauce les films d'horreur américains, avec une réputation de grands cultivateurs de navets en séries. Vampire vs Zombies en est d'ailleurs un excellent exemple, mais explicitons un peu plus cela voulez-vous ?
Tout d'abord voici le pitch : aux états-unis dans un coin paumé, un homme et sa fille vont en vacances accompagnés d'une femme qui s'avère être une vampire. Manque de pot dans le même temps un virus d'origine inconnu contamine les gens et les fait se transformer en zombis. Autant dire que nous avons là deux bons gros poissards.
Vampire vs Zombi c'est la potion magique du navet : une absence de talent flagrante, un scénario bancal et une technicité aux fraises qui donnent ensemble au tout une allure de film de vacances surjoué et trafiqué aux plans mal coupés dont on ignore s'ils le sont par manque d'argent, par manque de talent, ou parce que l'actrice qui apparait trente secondes plus loin dans la scène pouvait se libérer suffisamment tôt de son travail usuel pour jouer le rôle de sa vie dans un film indépendant. Ainsi étape par étape peut-on énumérer tel un cas d'école les merveilles de nanardise dont regorge ce film qui outre un manque d'argent évidemment pêche par des maladresses tout juste dignes d'amateurisme, rendant le tout juste bon pour une bonne poilade lors d'une soirée sur les légumineuses filmiques.
Tout d'abord ce qui frappe le plus, c'est le cadrage totalement approximatif des caméras qui en plus de trembler ponctuellement, sont dans certaines scènes placées spécifiquement dans le mauvais angle pour en voir le moins possible (voir ma remarque plus haut sur l'actrice occupée par son travail) ou pour tenter d'affreux effets de style en contre-plongée mal gérés. Techniquement tout respire non seulement l'amateurisme -ce qui pourrait ne pas être grave si c'était bien géré- mais également le mauvais goût, les bruitages dignes des années 80, les mannequins en mousse qui se font rouler dessus et craquent dans un démantèlement tout robotique et des bruitages de cartoon, des "sprotch", des "pouet" même les cris des actrices semblent avoir été repiqués de vieux films des années 40. Les zombis eux-même sont affreux, le premier d'ailleurs sans doutes le moins cher, ne se fatigue même pas à cacher les mains de l'acteur et se contente de l'affubler d'un masque acheter dans le magasin de farces et attrape du coin.
Ensuite, ce film rappelle que les acteurs aussi peuvent être complètement à coté de leurs pompes, des pompes funèbres dans leur cas, avec un mec tabassé à cout de barre-à-mine et décapités avant même de se rendre compte qu'il s'agissait d'un zombi. Et il y a ce vieillard, une sorte de sous Van Helsing qui aurait tourné vieux beauf. Le casting globalement n'a rien pour lui et ce ne sont ni les dialogues ni la mise en scène qui risquent de les rendre potables devant la fadeur extrême et la maladresse incroyable d'un cinéma où tout est pour le pire et filmé sans aucun talent pour le graphique.
Enfin les vampires, si vous l'aurez compris les zombis sont globalement ratés grâce à un maquillage à la truelle et puis plus tard à la simple poudre, mais les vampires servent d'abord et avant tout d'élément sexualisant histoire de caler de l'érotisme, forme de clause élémentaire dans tous bons navets. Que dire de plus une fois cela évoqué ? rien puisqu'il n'y a rien d'autre à dire : "Vampire vs Zombies", mais Vampires parce que... bah c'est sexy une vampire à poil.
Ainsi donc, que dire de ce film : techniquement à la rue à tous points de vue, scénario à l'ouest, acteurs paumés et maladroits, et même des scènes coquines, aaaah saphisme quand tu nous tiens ! Au finale les défauts sont tellement cumulatifs que l’œuvre finale est une forme de créature parodique ratée mais le contrat est rempli : on obtient un magnifique nanar dans la plus belle tradition italienne.