♪♫♪ Du Temps Ou Je m'Appelais Jackie ♪♫♪

Ambiance fougères, mini shorts, chemises à carreaux, feu de camp, cabanes en rondin, bain de minuit , petits joints, nuit bleutées et pluvieuse et coups de machettes en travers de la gueule, j'ai décidé de me refaire l'intégralité de la saga Vendredi 13. A priori je vais tenter d'en faire un retour critique complet mais vu l'aspect tout de même assez répétitif des films j'ai peur d'assez vite manqué d'argumentaires et d'imagination. A tout saigneur tout honneur, on commence donc par le premier film de la saga qui n'avait aucunement conscience à sa sortie qu'il allait engendrer dix suites, des comics, des livres, un improbable crossover, une figure iconique de la Pop culture, un remake, plusieurs documentaires et même quelques jeux vidéos.

Bienvenu à Crystal Lake petit camp de vacances dans lequel les moniteurs s'apprêtent à accueillir les enfants. Sauf qu'en ce vendredi 13 les jeunes garçons et filles se retrouvent les victimes d'un mystérieux tueur à l'arme blanche...

Est ce faire affront aux lecteurs et lectrices de cette première critique de spoiler que Jason est encore bien loin d'être la vedette du film. D'ailleurs en revoyant le film avec la VF d'époque j'ai constaté avec beaucoup d'amusement un petit détail que j'avais totalement oublié et qui est que le fils de madame Voorhees et future vedette de la saga s’appelait au départ Jacky et franchement j'aurai bien signé pour que arrivé au sixième volet on se retrouve avec un Jacky Le Mort Vivant sur nos écrans. Mais revenons à ce Vendredi 13 premier du nom qui sous l'impulsion de Sean S. Cunningham et des scénaristes Victor Miller et Ron Kurz ne vont pas engendrer le célèbre boogeyman qui nous connaissons tous mais en tout cas tout un pan du cinéma horrifique avec le slasher forestier. Alors bien sûr ils sont loin d'être les premiers à avoir imaginé foutre un tueur dans les bois et des victimes autour et il n'est pas inutile de rappeler au passage que le film s'inspire pour ne pas dire plus de La Baie Sanglante de Mario Bava. Mais voilà, il n'empêche que Vendredi 13 va ouvrir la voie à des dizaines et des dizaines de films similaires de Carnage à la série des Massacres au Camp d’été, ce qui en fait tout de même une œuvre matricielle. Alors que La Nuit Des Masques jouait sur l'angoisse , Vendredi 13 semble inaugurer une forme plus primaire et basique d'horreur dans laquelle on vient pour voir les mises à mort en étant conscient que tout le reste n'est finalement qu'habillage et remplissage. Dans cet ordre d'idée la star du film plus encore que le scénariste et le réalisateur reste l'homme qui se cache derrière les effets spéciaux en l’occurrence l'immense Tom Savini. Quand à l'époque je découvrais les films en VHS avec quelques potes, on ne cherchait pas à savoir qui était le personnage le plus cool ou si l'histoire tenait la route on voulait juste une fois le film terminé se souvenir et se remémorer le meurtre le plus gore et le plus sanglant du film. Pour ce premier volet j'avoue avoir une nette préférence pour le violent coup de hache qui vient fracasser le visage de la jeune Marcie interprété par Jeanine Taylor.

On ne va pas se mentir ce premier volet est sans doute le film le mieux écrit de toute la saga, celui en tout cas dans lequel la formule ne semble pas encore avoir totalement phagocyter le fond. Vendredi 13 avec sa mécanique de tueur mystérieux, sa révélation finale et le soin apporté à écrire des personnages un minimum attachants montre une volonté indéniable à construire une véritable intrigue avant que tout ne se résume à mettre une nouvelle cargaison de jeunes gens à portée de machette d'un tueur increvable. Mais bon, si je reconnais indéniablement les qualités d'écriture du film je trouve en revanche la mise en scène de Sean S Cunningham pas assez nerveuse ni atmosphérique pour coller tout à fait à la brutalité des actes qu'il montre ce qui est d'autant plus dommage que la photographie nocturne du film notamment par temps de pluies est assez joliment angoissante et que bien sûr le score mythique de Harry Manfredini avec son gimmick sonore devenu totalement culte fait toujours son petit effet.

Alors Vendredi 13, meilleur film de la saga ? Je pourrais peut être répondre à cette question lorsque j'en aurai terminé avec les onze autres. Mais comme je suis un garçon assez basique je pense déjà avoir une petite préférence pour la formule moins écrite et plus rentre dedans avec meurtres, nichons, machette et masque de hockey.