Un film qui assume pleinement son côté film pour ado fraichement pubère, plus utile pour emballer

Père des (bien trop) nombreux slashers qui envahiront les écrans dans les années 80 & 90, Vendredi 13 en a déjà tous les composants, mais aussi tous les défauts, d'ailleurs impossible de regarder le film sans penser au sketch de Bigard sur les films d'horreur tant ce dernier semble décrire point a point le film qui défile sous nos yeux.
Pour faire un rapide pitch du film, un groupe de jeunes adultes décident de remettre en état un camp de vacances, mais une fois installés, ils vont mourir les uns après les autres sauf une qui finira par découvrir l'assassin et le mettra hors d'état de nuire... ou presque.
Sur ce synopsis, identique à facilement une bonne trentaine de slasher qui lui suivront, on a droit a une réalisation assez plaisante. Le film fait bien parti du bis US, tres certainement projeté dans les ciné drive, et le réalisateur a eu toute latitude pour faire le film comme il le voulait et ça marche. Le film est plutôt bien fait, les cadrages sont toujours bien pensés, sans être révolutionnaires ou extraordinaires, ils ne sont pas trop classiques, le réal n'hésitant pas a tenter quelques plans originaux et bien trouves, les lumières sont bonnes pour un tel film, ce n'est pas trop sombre (défaut de trop nombreux films du genre qui lui succéderont), et on peut bien apprécier les décors et les actions de chacun.
En fait, les vrais problèmes du film viennent de tout le reste, le scénario est assez bancal, quand il ne frise pas avec le ridicule, les personnages secondaires apparaissent comme un cheveux sur la soupe et ne servent absolument a rien (le vieux fous qui vient les avertir dans la maison, le moniteur qui a peine sorti de voiture se fait directement trucider...). D'ailleurs en parlant de notre extraordinaire mono, je dois dire qu'il s'agit d'une des plus ridicules scène de meurtre que je n'ai jamais vu, c'est le moment le plus hilarant du film, sans hésitation ; le moniteur arrive dans le camps, il voit le tueur qui doit, en toute logique, être armé d'une machette, d'une faucille ou d'un truc du genre et il dit ça : « Ha bonsoir, qu'est-ce que vous faites ici par un temps pareil ? », si ça c'est pas énorme comme scène de meurtre !
Et puis la fille qui, dès le début du film, parle a un chien qu'elle ne connait même pas (c'est peut être normal au fin fond des USA...) et alors que tout le monde dans le bistrot l'avertit que le camp est hanté, qu'elle n'y reviendra pas, que le vieux lui dit que si elle y va elle mourra, non seulement elle y va quand même (soit) mais en plus elle ne dit rien a ses copains ! Elle pourrait leur dire "en venant les gens étaient bizarres quand j'ai dit que je voulais aller au camp" ou "y'a un vieux dans le village il m'a dit que le camp est hanté"... Mais la, rien ! Je veux bien que ça soit une grande fifille, qu'elle ait du poil sous la culotte et qu'elle ai pas peur d'une vieille légende mais quand même, au détour d'une conversation, ou quand il y a un petit silence elle pourrait en souffler un mot, raconter comment c'est passé son arrivée mais non, nada, quetchi, pas une syllabe sur son périple ! Et bien sur, je ne commenterai pas le fait que quand l'un meurt, personne ne s'inquiète de sa disparition... Il avait vu un buisson bouger, il est parti voir, il est toujours pas revenu, ça fait trois heures, depuis la nuit est tombée, non vraiment, vous trouvez qu'il y a une raison de s'inquiéter...? Ben non, au lieu de ça on va se faire un petit strip-monopoly ! Ho j'ai entendu du bruit dehors, je vais voir, tout seul bien sur, ce n'est pas comme si le dernier à être sorti voir quelque chose d'étrange n'était toujours pas revenu ! La scène qui a le pompon étant le scène finale : "Bon, il ne reste plus que nous deux, un maniaque a tué tous nos copains, il va a coup sur s'en prendre a nous aussi ; je vais remettre en route le groupe électrogène, toi reste là car comme c'est bien connu, on est plus fort seul qu'à plusieurs, surtout contre un mec qui vient de tuer tous nos potes"... Non mais c'est crédible ça ?!? Je sais bien que le principe d'un slasher repose sur le fait que les ados soient complètement cons, et qu'ils assument complètement leur connerie (voir Souviens toi l'été dernier 2 et la fille qui n'est même pas foutue de savoir la capitale du Bresil et ne prend même pas la peine de vérifier la réponse, sa copine étant aussi inculte qu'elle...).
Si ce n'est pas l'horreur et la crédibilité qui sauvent le métrage, qu'est ce qui a bien pu faire qu'il ait à ce point marché ? Réponse : fifilles, nichons, petites culottes, bisous, gros bisous, sexe ! Car oui, le film contient tout ce qu'il faut pour plaire a de jeunes ados en pleine découverte de leurs hormones. Bien sur, ça ne saurait beaucoup intéresser les plus anciens, mais quoi de mieux pour faire des entrées ? Et la dessus, ils n'y vont pas de mains mortes, ça se bécote de partout et dès que ça trouve un lit, ça s'y met l'un au dessus de l'autre et vas-y pour les galipettes, le sommet étant atteint par la partie de strip-monopoly déjà évoquée, pâle prétexte a faire se dépoiler nos jeunes filles en fleur.
Pour finir, j'évoquerais très rapidement la scène de fin et son déjà vu mille fois réveil en sursaut, était-ce vrai, était-ce un rêve ? L'un ou l'autre en fait on s'en fout un peu, comme du mobile d'ailleurs, son gamin s'est noyé là, personne ne l'a sauvé, alors elle tue tout le monde... tu veux un kleenex mamie ? Et c'est pour ça que t'as dézingué tous ces jeunes ?
En résumé, si l'aspect technique du film est correct, il manque pour qu'il soit réussit : du suspens, de l'angoisse, un scénario crédible, des dialogues un peu plus travailles, un mobile de crime un peu plus sérieux et surtout, des victimes moins dégénérées du cerveaux.
Un film qui assume pleinement son côté film pour ado fraichement pubère, plus utile pour emballer sa voisine que pour se filer les jetons.