Plouf
CONTEXTE Jason takes Manhattan a un titre trompeur. En effet le film faute de budget conséquent ne se déroulera que fort pêu dans Big Apple. Tout comme les affiches de Jason pourfendant le slogan...
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le 13 oct. 2010
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Finalement, la saga Vendredi 13 n’était pas si infâme. À ce stade, aucun opus n’est un film notable, mais deux sont décents (les 5 et 6), deux autres regardables (les 2 et 7), Meurtres en 3D est récupérable à la rigueur, seuls deux étant vraiment douloureux à regarder ou minables à un point record : le chapitre 4 et l’opus originel, catalogues du pire du slasher. Ce Chapitre 8 vient gonfler le rang des déroutes historiques. Démarrant par un énoncé au nihilisme cheap, L’Ultime Retour se veut rock’n’roll et pugnace. Il prend le prétexte d’une croisière en direction de New York réunissant une classe d’étudiants et leurs encadrants. Ce sera l’opus le plus incohérent et abracabrant de toute la saga jusqu’ici, sans pour autant être amusant : les nanardeux adorent et y voient, à raison, un climax dans la bêtise.
Les limites de celles-ci sont repoussées comme jamais et le spectateur a le droit aux jeunes les plus criards et absurdes de la saga, tout en étant abreuvé d’une bande-son festive hideuse. Le graveleux prend toute la place, même si les exhibitions sont bien incomplètes, tandis que la légèreté à vocation humoristique et le côté ‘fun’ n’ont jamais été si affirmés, quoique Massacre en 3D soit compétitif. Lui fonctionnait, à la rigueur. L’intrigue dramatique concernant la fille troublée que les adultes tentent de requinquer est un copié-collé des précédentes et prend une tournure particulièrement idiote, même si par sa solennité elle dissimule un peu la crétinerie abyssale de tout ce qui l’entoure.
C’est aussi l’entrée dans le fantastique pur, qui sera roi dans les opus à venir (Jason va en enfer et Jason X, avant le cross-over avec la saga Freddy). Ainsi les visions du petit Jason dans sa phase de noyade s’accumulent ; parfois il poursuit les héroines de ses apparitions, ou tente d’emmener avec lui au fond de l’eau ou au travers d’un miroir enfumé. La faculté de Jason de se balader un peu partout au mépris de la logique élémentaire et de l’architecture du bateau semble moins le fait d’une volonté d’introduire la téléportation que le résultat de la débilité du scénario (reprenant la figure du vilain tuteur paternaliste subie dans le Nouveau défi). Mais c’est ainsi que Jason progresse et il est d’ailleurs mieux servi dans cet opus, en étant toujours interprété par Kane Hodder et surtout en améliorant sa caractérisation.
Ainsi, dans le sillage de cette critique de péquenaud malicieux envers la ville décadente, Jason s’affirme comme un boogeyman réactionnaire, irrité par le manque de considérations pour l’autorité et la musique affreuse de keupons quelconques. Il est également plus conscient de sa tâche et concentré sur des cibles précises, capable de commettre de petites blagues ( pour faire fuir des agresseurs potentiels, il exhibe son visage – une espèce de masque de télétobbies cramé) et focalisé sur les gens du bateau même une fois débarqué à New York. D’ailleurs Jason le mort-vivant est aussi Jason le badass, tabassant quiconque se met sur son chemin, sans forcément tuer systématiquement, même bloqué dans des ruelles sombres.
Après une heure en mer, le spectacle s’épanouit ainsi dans les rues de Manhattan, avec là encore un lot de séquences aberrantes comme celle du métro où personne ne semble trop réaliser qu’un mort-vivant taillé comme Rob Zombie se promène avec une machette. Jason face aux racailles et à la civilisation décadente, ça aurait pu être dépaysant, cela engendre surtout un Vendredi 13 définitivement corrompu par la médiocrité. C’est celui qui aura nécessité le plus gros budget (5 millions de $), dépassant de 1 million celui de Meurtres en 3D, pourtant le résultat est plus minable qu’à l’accoutumée. Les séquences tape-à-l’oeil défilent sans faire d’effet, seule celle de la mort de Jason (sous un bain de déchets toxiques), grâce au contexte du tunnel, recèle des plans valables. Exaspérant et stupide, tout en étant presque moins divertissant que le premier opus, ce Jason takes Manhattan est un calvaire. Pour les néophytes, découvrir cette chose sans passer par les autres Vendredi 13 est l’assurance de ne jamais s’en remettre.
https://zogarok.wordpress.com/2015/10/30/la-saga-vendredi-13/
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Créée
le 31 oct. 2015
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