Clash Touristes
Alex de la Iglesia compte parmi mes réalisateurs favoris pour la simple et bonne raison qu'il ne m'a jamais vraiment déçu à part peut être avec Messi son anecdotique biopic sur le footballer...
Par
le 9 avr. 2024
8 j'aime
3
Voir le film
Pourtant adorateur de son cinoche, j'avais perdu de vue Alex De La Iglesia après sa série 30 coins qui m'avait fait passer un super moment. Peu de réalisateurs peuvent se targuer d'avoir une folie créative aussi dingue qu'elle fait sens à l'écran. Alors, à l'aube de ma quatrième dizaine, quand je me suis rendu compte qu'il avait sorti 3 films depuis, j'ai presque retrouvé foi en ce cinoche contemporain qui peine de plus en plus à rassasier ma soif de découverte.
Pas de bol, on est bien en 2023, du coup les attentes retombent un poil au moment où je commence à m'intéresser en détails à ces trois bobines.
Je décide de faire l'impasse pour le moment sur le énième remake d'un film italien que je n'ai toujours pas vu et qui aura sans hésitation ma priorité si je me décide à voir un traitement de l'histoire, un peu déçu du côté prémâché du projet qui ne colle pas pour moi avec l'image que je me fais du père de 800 balles.
Vient ensuite un Prime® attentat, El cuarto pasajero, que je décide de rattraper en premier puisqu'il est immédiatement disponible sur le service d'Amazon. Pas dégueulasse, ceux que j'intéresse encore un peu m'ont vu y mettre un 5 muté en 6 respectueux parce que je suis une groupie, mais anecdotique dans le cinoche de l'espagnol rageur, et même s'il a toujours le chic pour trouver des actrices à croquer, et des acteurs investis, je me suis gentiment ennuyé devant un go-fast-road-movie dont l'ambition subversive ne m'a pas spécialement convaincu, même si l'ultime course-poursuite qui se finit en rodéo sur voitures en mode monster truck à dos de moto rappelle le trublion aux commandes en plus de conclure la séance avec un gros sourire aux lèvres, ce qui n'est déjà pas si mal.
Et nous voici enfin à celui qui m'excitait le plus, Veneciafrenia, dont la fiche fait office de réceptacle à ces élucubrations sans queue ni tête et non l'affiche, elle particulièrement classe, que je soupçonne d'être de la main de Nekro un artiste espagnol dont je suis plutôt friand du travail.
Je ne vais pas être bien long, l'ami cherycock, entre autres plumes du coin, a déjà fait le boulot de charcutage, c'est une petite déception même si je serai un peu moins dur que lui. Disons qu'à une époque où les bisseries bien gaulées se font rares, je ne vais pas faire la fine bouche, Veneciafrenia dans son dernier acte notamment, est sacrément efficace : toute la dernière séquence dans l'antre du démon, entre jeu de marionnettiste, et cadavres à la pelle, fait de l'effet, rien que pour ça, je ne peux qu'être clément.
Et pourtant, il y a à redire... l'intention est là, mais l'exécution, entre les moments forts, qui réussissent à avoir l'impact escompté (le plan final par exemple, même si mal géré dans le montage, avec ce personnage de vengeur au visage noir — super personnage —, mais aussi les différents passages devant la porte maudite, où les exécutions en mode théâtre de rue —même si ces dernières quand elles se focalisent sur les touristo-vidéos deviennent grandiloquentes—), est chaotique.
Les différents personnages ont un peu de mal à exister, certains ne servent vraiment à rien, comme le futur marié dont le débarquement en terres hostiles est questionnable ou l'inspecteur de police qui conduit une enquête en mode automatique qu'on ne prend jamais au sérieux. On a l'impression que c'est un joker échappé de qui veut gagner des millions, tu l'appelles il te file un indice ou débarque si t'as du bol, c'est un brin cavalier.
Inutile d'en dire davantage, je ne connais pas spécialement l'origine du film, et certains avis rappellent —à raison— les conditions particulières de son tournage (Covid).
J'attendais peut-être trop de Veneciafrenia, avec mes souvenirs dingues de Balada triste, ou même des films moins réputés du réalisateur dans lesquels il se permettait de mettre un petit bonhomme à rôtir au four, et je me suis un peu décomposé en constatant qu'on était devant un slasher typique des années 2023, même si rehaussé ça et là par une réalisation qui sait s'élever pour sauver le navire du naufrage et faire que des fanboys aussi aveugles que moi y trouveront tout de même leur compte, même s'ils ne pourront qu'éponger leurs larmes en imaginant ce qu'aurait pu être ce film si Carolina Bang avait été de la partie ♡
Héhéhé.
Créée
le 22 sept. 2023
Critique lue 251 fois
3 j'aime
D'autres avis sur Veneciafrenia
Alex de la Iglesia compte parmi mes réalisateurs favoris pour la simple et bonne raison qu'il ne m'a jamais vraiment déçu à part peut être avec Messi son anecdotique biopic sur le footballer...
Par
le 9 avr. 2024
8 j'aime
3
Massacré par la presse et une bonne partie du public, Veneciafrenia ne brille certainement pas par la rigueur de son scénario et la richesse de ses dialogues. Mais, de toute évidence, il s’agit d’un...
le 28 mars 2024
5 j'aime
Un film d'horreur efficace, pas près d'être original mais loin d'être le plus banal... comme toujours Àlex de la Iglesia ne gaspille pas son budget, il utilise chacune de ses séquences pour faire...
le 18 janv. 2024
4 j'aime
Du même critique
J’avais pourtant envie de la caresser dans le sens du poil cette mule prometteuse, dernier destrier en date du blondinet virtuose de la gâchette qui a su, au fil de sa carrière, prouver qu’il était...
Par
le 26 janv. 2019
83 j'aime
4
Tour à tour hypnotique et laborieux, Under the skin est un film qui exige de son spectateur un abandon total, un laisser-aller à l’expérience qui implique de ne pas perdre son temps à chercher...
Par
le 7 déc. 2014
74 j'aime
17
Exploiter l’adversité que réserve dame nature aux intrépides aventuriers pensant amadouer le sol de contrées qui leur sont inhospitalières, pour construire l’attachement réciproque qui se construit...
Par
le 14 déc. 2014
58 j'aime
8