Venom par Anilegna

Quelle purge!

N'étant pas une fan de Tom Hardy, me fichant de Venom comme de ma première chemise s'il n'est pas opposé à Spider-Man, je ne m'étais pas mis en tête de voir ce film.

Mais les retours ultra-négatifs m'ont donnés envie de me faire ma propre opinion. Il est rare que tant de cris s'élèvent contre un film Marvel/Sony.

Et je me suis endormie!

Je ne m'endors jamais devant un film ; même devant "Le Nouveau Monde" de Terence Mallick, je suis restée éveillée, c'est dire.

Je l'ai tout de même terminé et je dois dire que, si je ne crie pas de rage comme certains, je suis dans le camp de ceux qui disent : c'est quoi cette m...?

Je ne fais pas non plus partie de ceux qui vouent le Venom de Topher Grace aux gémonies: il est juste quelconque dans un film pas très bon et Venom ne m'a jamais fascinée non plus.

Mais là, le traitement d'Eddie Brock et de Venom font mal au ventre.

Dans le comics, un symbiote alien anthropophage et vicieux qui s'accroche à un looser sans personnalité et dont la noirceur personnelle (il invente tout de même une histoire de toute pièce et la fait publier si je m'abuse) fait écho à celle du gluant gluon de l'espace, c'est un bon début pour un personnage (surtout quand on l'oppose à un Peter Parker boy-scout dans l'âme qui prend ses responsabilités).

Ici, Eddie Brock est sensé être un loser mais jusqu'à ce qu'il fasse une grosse bêtise, il a une bonne carrière, il est reconnu dans son métier .... Il est où le loser? Il est au chomage 6 mois et ça devient un gros nul? Tom Hardy change de personnage après le premier 1/4 du film et devient une masse tremblottante et bafouillante qui contraste totalement avec le journaliste qu'on nous a montré en début de film : assuré et rentre dedans.

Plutôt qu'un loser c'est un sale c.. qui n'a même pas les neurones nécessaires pour mener une enquête correctement et lance des accusations sans pouvoir les prouver et a une déontologie de m... C'est peut-être ça qui fait de lui un loser finalement (il n'est cependant pas délibéremment malhonnête comme le personnage d'origine, histoire de le garder aimable au spectateur).

Quant à Venom, si j'ai apprécié le design classique du personnage (qui ne se justifie pas puisqu'il trouve son origine dans la contamination de Spider-Man, mais passons) et la façon assez verbeuse et littéraire dont il s'exprime et qui crée un contraste avec sa nature violente et meurtrière, il est lui aussi traité comme un loser (et encore pourquoi pas, il peut être un prédateur sur terre et un gros nul sur son rocher d'origine) qui aime le beau et décide de protéger la planète parce que voilà, c'est beau. C'est dommage que son origne soit modifiée car celle des comics est pleine de sens et sans en faire un loser, il est différent de ses congénères et aurait tout à fait pu être intégrer ici (je vous laisse aller lire le comics pour en savoir plus si besoin, mais franchement, le symbiote est vraiment bien amené et ne s'appelle pas Venom de son petit nom de naissance!!!)

Je crois que c'est à ce moment là que le film m'a perdue définitivement.

La relation Eddie/Venom est bonne : leurs échanges, leurs réparties, la façon dont Venom sert de pote, de soutien psychologique et de conseiller amoureux, c'est bien, c'est drôle et ça fonctionne. Je n'ai même rien contre la petite once de bromance qui s'infiltre dans tout cela (Simbrock pour ceux qui suivent). Ce qui rend le personnage de Michelle Willams plutôt inutile de ce côté là mais, et c'est à mettre au crédit du film, pour une fois, le triangle amoureux des ex n'est pas traité de façon clichesque et c'est appréciable.

Le nouveau petit ami n'est pas un gros pignouf qu'on souhaiterait mort mais un mec bien et courageux, Eddie ne le traite pas comme un moins que rien et au contraire, je pense, l'apprécie malgré lui. Bien sûr, il y a ce baisé dans la forêt mais on ne m'otera pas de l'idée que c'est plutôt le symbiote qu'Anne qui roule une pelle à Eddie (si vous me passez l'expression).

Les scènes d'actions sont correctes pour certaines, assez falotes pour d'autres et plutôt répétitives (la poursuite a été faite dans 2 rues grand max, dans tous les plans on voit le même théâtre!).

Je sais, le personnage de Venom est complexe et n'est pas qu'une machine à tuer. S'il déteste Spider-Man, je ne sais plus pourquoi d'ailleurs, il ne tue pas au hasard et évite les innocents (ce que le film fait à la fin) mais c'est tout de même un super-villain. Il juge et exécute, il les mange bon sang!

Mais non, en fait c'est un gros bisounours tout guimauve à l'intérieur qui aime Eddie et veut le remettre avec sa petite amie et il aime notre planète!

Non, juste non. Surtout si c'est mal fait et de manière ennuyeuse.

Je n'ai rien contre l'absence de giclades de sang que j'ai vu beaucoup reprocher. Je n'ai pas besoin de giclées de sang pour savoir que le machin a bouffé la tête d'un être humain et que c'est dégueulasse et cruel et violent.

Ce n'est pas un bon film sur beaucoup de plans mais, pire que tout, il est ennuyeux, un péché mortel en ce qui me concerne.