Maximum Carnage
Venom réussit un double exploit, chose que l'on expérimente de plus en plus rarement au cinéma : ˗ Même en étant prévenu de la (non) qualité du truc que Sony appelle un film, il arrive encore à...
le 10 oct. 2018
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L'heure n'est désormais plus aux super héros, l'heure est venue pour les super vilains d'êtres sur le devant de la scène. Sam Raimi avait commit un affront en le propulsant au rang de faire-valoir, tout en cassant l'image de colosse sanguinaire propre au personnage. 11 ans plus tard, exit les partenaires, exit Topher Grace, exit Sam Raimi, bonjour Ruben Fleischer et bonjour Tom Hardy. Voici la genèse de Venom, l’ater-ego de Spider-man.
Les fans avaient-ils raison d’avoir peur ?
Spider-man, Thor, Iron man, Captain América les autres Avengers, vous les connaissez très bien et depuis plus de dix ans, ils scouatent le cinéma chaques années. Cette fois, maintenant qu'on a installé et présenté ces personnages, on peut s'attaquer à leurs ennemis en adaptant sur grand écran leur origins story. Difficile de mettre en avant un bad guy et en faire un film uniquement pour lui. Suicide Squad de chez Dc Comics c'était raté lamentablement. En serait-il de même pour Venom? Cette fois pas d'arnaque comme ce film empruntant le nom du méchant dans un film d'horreur sortit en 2005. Le Venom de l'univers Spider-man a droit à son propre film.
Dans l’histoire originale, Venom, est une forme extraterrestre liquide appelée symbiote. Venu tout droit de l'espace, cette petite bestiole cachée dans une météorite atterrissait sur Terre et tentait de trouver un hôte afin de survivre (ça rappellerait pas le The Thing de Carpenter ?). L'heureux élu n'était autre que Peter Parker alias Spider-man. Tous deux furent liés. Seulement, l'âme du super héros et son cœur étant si pur, Venom fut rejeté. Il aura mit du temps à trouver un nouvel hôte digne de ce nom. Il en trouva un: Eddie Brock, célèbre journaliste devenu déchu à la suite d’une bourde qui entraina sa chute. L’origins story du Venom de Ruben Fleischer va réussir à reprendre approximativement les mêmes éléments, sans Spider-man/Peter Parlker…hélas. Le film est-il pour autant décevant ? Non.
Dès les premières minutes de film, c’est dans un tout autre univers que nous tombons. Sombre, rock, adulte, brutal, tout en présentant quelques traits esthétique et similitudes à l’aura du Marvel Cinématic Univers, schizophrène, tout en comportant son lot d’humour noir (jamais d’indigestion), Venom, c’est du bad ass mais c’est aussi de l’horreur. Pas étonnant vu la tronche du personnage.
Dans les comics, Venom fait parti de ces personnages ni entièrement du bon coté, ni entièrement du mauvais. Complexe, il ne tue que ceux qu’il considère comme criminel (reste juste qu’il veut faire la peau à Spider-man pour l’avoir rejeté). Eddie le guidera, bien que ce dernier n’appréciera pas vraiment le voir zigouiller violemment des êtres humains. Le film de Fleischer propose le même genre. Pas d’Eddie Brock jaloux aux allures de fils à papa, l’Eddie Brock de Tom Hardy a un code d'honneur à savoir: ne jamais s'attaquer aux innocents, l'Eddie Brock de Fleischer joue sur la dualité entre le symbiote et son hôte. L’un se moque des conséquences et des dommages collatéraux, l’autre pas. Oh et l’un aime la bouffe à l’américaine, l’autre aime croquer de l’humain. Ne le jugez pas, ce n’est qu’un alien…
Je t’es vu avaler la tête d’un homme. Je devais faire le plein.
Ne le traitez pas de parasite
Tom Hardy, baraqué et charismatique comme à son habitude, livre une belle prestation rendant gloire à sa filmographie. Journaliste tenace, petit coté froussard malgré son gros gabarit et son look de biker pas commode, Eddie Brock, hormis avoir trahit sa fiancée en lui piquant une de ses affaires histoire de redorer son blason de grand reporter, force l’empathie. De cette erreur, il a tout perdu : job, fiancée, appart.
On est très loin du Eddie Brock insipide de la version de Sam Raimi. Rien que son design en dit long sur ce qui vous attend sur le plan caractériel. Venom c’est du méchant sans moral qui bouffe la tête des gens parce qu’il a la dalle, Venom il aime pas le feu, il aime pas certaines fréquences sonores pouvant le faire sortir de son hôte en se tordant de douleurs. Surtout Venom, il aime pas qu’on le traite de « parasite ». Les interactions entre le personnage et Eddie sont géniales, fun, drôles, glauques. En prime on apprendra qu’il existe de nombreux autres symbiotes dont un ayant un rôle capital pour la suite (chut…spoiler).
Puissant, violent, gigantesque, raffolant de têtes humaines (faut dire que les homards crus et les frites surgelées, c’est pas très gouteux), pouvant se servir de la matière de son corps de symbiote pour créer des tentacules et s’accrocher/s’agripper, s’étirer à longues distances, mâchoire gigantesque garnie de dents acérées, force surhumaine, mains griffues, résistance aux coups de feu et chutes, le design de ce Venom rend ENFIN justice au personnage. Du Spider-man version vilain au sale caractère machiste et avec tout l’attirail pour en faire un ennemi redoutable. Alors oui, dommage de ne pas avoir eu droit à cette célèbre grosse araignée sur le torse. A la place, vous aurez des veines bien gonflées sur un corps très musclé. C’est mieux que rien !
Peu de sang, meurtres de Venom suggérés, cette version tout public aurait pu ne pas passer pour les fans. Bizarrement, l’ambiance et le visuel côtoyant tellement l’horreur et le sombre, Venom étant tellement brute dans ses coups et sa gestuelle que son adaptation sonne moins édulcorée qu’on le pensait. A noter que, malgré son ça reste très impressionnant à voir pour des enfants de moins de 12 ans. Rien que les phases de transformations, le visuel du personnage, ses tentatives de s’emparer de son hôte, sa voix d’outre tombe, et ses musiques dignes d’une œuvre de James Wan, prouvent que non, c’est pas pour les petits nenfants.
En sommes, Venom tape dans du film anti-héros, comme un bon Deadpool, sans blagues salaces, sans autodérision. Venom est à l’image du personnage : Horrifique, psychopathe, sanguinaire, schizophrène. Quatre regrets :
• le cheminement classique,
• Michelle Williams d’une platitude totale,
• le bad guy classique,
• la fin faisant un peu trop super héros même si ce n’en est clairement pas un.
Pour ceux qui ne connaissent pas le personnage, tout vous sera expliqué clairement, simplement, sans vous obliger à vous plonger dans un comics ou dessin animé. Nullement besoin d’avoir regardé un seul film Marvel.
Coopère et avec un peu de chances tu survivras. Ca, c’est un contrat.
Au final, je m’attendais à un ratage total, j’ai été surpris. Ce Venom est un pur défouloir pour les petits sadiques que nous sommes. C’est sombre, c’est surprenant, c’est bad ass, c’est violent, c’est crado, c’est flippant, c’est schyzo, y a du easter eggs, les effets spéciaux et répliques sont géniales (à la rigueur l’affrontement final picote légèrement à un moment), le design et la mise en scène sont travaillés, la prestation de Tom Hardy est sympathique, et les musiques donnent envie de se les repasser en boucle. Enfin une adaptation réussie malgré quelques libertés ! Qu’on se le dise, tôt ou tard, Venom et Spider-man se retrouveront dans un même film. Il faudra juste s’armer de patience.
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le 10 oct. 2018
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