J'avais entendu les retours très négatifs de @realisesanstrucage au moment du Festival de Cannes mais les quelques bons avis que j'avais lus depuis la sortie du film m'avaient fait penser que je pouvais lui donner sa chance.
Mal m'en a pris.
Cela ne partait pourtant pas si mal avec un premier quart d'heure assez enlevé mais plus le film avançait, plus il donnait l'impression d'un empilement de sujets très différents les uns des autres (le cinéma, le communisme, l'usure du couple...) sans que jamais ils ne se croisent vraiment ou soient suffisamment approfondis.
Évoquons ensuite la façon de jouer de Nanni Moretti, horripilante de bout en bout. Son phrasé de vieux gâteux et sa façon d'accentuer chaque syllabe de chaque mot comme s'il s'adressait à des demeurés amusent les cinq premières minutes pour devenir ensuite insupportables.Il y a tout de même quelques bonnes idées de cinéma (la façon dont les différentes narrations sont enchâssées, le film dans le film...), et ce que Nanni Moretti cherche à nous dire n'est pas inintéressant mais chaque scène est fabriquée de manière trop artificielle. En effet, les intentions du réalisateur sont systématiquement trop appuyées : faire du drôle ou du décalé par ici, du poétique par là... Tout est trop didactique pour que cela fonctionne vraiment et l'auto-dérision manque sérieusement de subtilité.
Il y a même quelques moments embarrassants comme cette leçon de cinéma lors d'une interminable scène d'interruption de tournage, ridicule en tous points, ou celle avec les producteurs Netflix, digne d'un mauvais sketch.
Bref, après n'avoir pas particulièrement été ému devant La Chambre du Fils et m'être profondément ennuyé devant les interminables balades en vespa de Journal Intime, je crois n'être tout simplement pas du tout sensible au cinéma de ce réalisateur italien, qui se regarde un peu trop le nombril, selon moi.