Vice est une dystopie où un homme a crée une entreprise récréative pour que les humains assouvissent leurs pulsions les plus diverses et les plus interdites. L’utilisation de robots formatés ( en majorité d’apparence féminine) pour ces expériences est bien rodée jusqu’au jour où un modèle de l’entreprise ne réagit plus à sa mise à jour. Voilà précisément ce qui rend le film intéressant.Car du point de vue de l’exploitant du « centre de loisirs » Vice, d’un détective têtu détestant cet endroit où d’un programmateur informatique déprimé suite à la mort de sa femme, l’évènement improbable à son importance et les intérêts personnels divergent tant et si bien que chaque partie abat ses cartes. C’est là que le dénouement de l’action est loin d’être prévisible car on ne sait pas vraiment de quel côté la balance finira par pencher. Le côté moral qu’on anticipe n’est pourtant pas acquis d’avance car le contrôle et les milices privées de Vice opèrent. Autre intérêt: le contre-pouvoir « silencieux »( symbolisé par Détective Roy et les informaticiens vertueux) saisissant enfin sa chance de faire tomber ce Big Brother technologique à la moralité douteuse.Globalement, la réflexion sensée sur une utilisation potentielle des robots par l’homme est bien fichue. Elle est bâtie sur l’argument que l’homme est victime de ses inventions terrifiantes ( un peu comme dans Terminator, à part que les robots sont des victimes et ne prennent pas l’ascendant sur leur créateur). Je retiendrai le rôle de salaud plutôt à contre-emploi pour Bruce Willis ( dans une de ses dernières apparitions) mais aussi la nervosité de ce film qui ne vous fait pas décrocher. Déjà pas mal pour Vice, loin d’être un blockbuster dès sa sortie sur les écrans.