Vice Academy est une petite comédie américaine de la fin des années 80 qui surfe bien sûr allègrement sur le succès de la saga des Police Academy, le film de Rick Sloane deviendra un joli succès de vidéo club et réalisera même de très belles audiences lors de sa diffusion sur les chaînes du câble américain permettant au film de connaître pas moins de cinq suites en 10 ans. Le film est une grosse farce très lourde qui joue beaucoup à l'image des comédies polissonnes italiennes des années 70 sur le charme de son casting féminin.
Le film ne raconte objectivement pas grand-chose et nous plonge dans une sorte de compétition entre des élèves d'une académie de police des mœurs qui doivent enregistrer un maximum d'arrestations afin de valider leur diplôme de fin d'étude. Une rivalité interne se met en place entre Didi une jeune policière nonchalante et Holly une carriériste fille à papa dont le père et justement commissaire de police.
Vice Academy est un film à tout petit budget et dont les seules ambitions restent de distraire le public avec un spectacle aussi léger que lourdingue et sur ce point c'est presque une consternante réussite. Effectivement il faudra t'être bien magnanime et bon public ou bien être dans un état second pour supporter un film à l'humour pachydermique et à l'écriture bien grasse. A titre d'exemple le film semble posséder le record du nombre de coups de genoux reçus dans les castagnettes jamais vu sur un écran puisque ce gag d'une grande finesse renforcé par des bruitages de clochettes est l'un des running gag du film, voilà pour le niveau. Les comédiennes choisies pour leurs plastiques avantageuses en font systématiquement des tonnes en forçant le moindre gag et le moindre dialogue donnant assez vite la sensation que Vice Academy force à l'extrême tous les traits de la caricature pour se donner l'illusion d'être vraiment drôle. Et même si bien sûr on sait exactement à quoi s'attendre lorsque l'on commence à regarder film tel que Vice Academy on finit toutefois par se lasser des gesticulations et des grimaces qui font trop souvent office d'humour.
Cette petite production fauchée dans laquelle les comédiennes étaient conviées à utiliser leurs propres vêtements et même voitures, dans laquelle bon nombre de scènes ont été tournées sans la moindre autorisation aura tout de même fini par rencontrer son public. La présence de l'ex actrice de films hard Ginger Lynn qui interprète ici son premier rôle dans le cinéma traditionnel et habillé n'est sans doute pas tout à fait étranger au succès du film. On retrouve également au casting la délicieuse scream queen Linnea Quigley qui visiblement s'amuse beaucoup, en tout cas bien plus que le spectateur. Pour la petite histoire les deux comédiennes qui incarnent des personnages rivaux dans le film ce sont réellement détesté sur le plateau et en dehors à tel point que leur affrontement physique sur le tournage ne souffrait d'aucun manque de réalisme mais devait être au contraire canalisé afin qu'elles ne se blessent pas.
Vice Academy possède un certain charme qui tient pour beaucoup dans la nostalgie des années 80 qui éclabousse ici l'écran de tout son mauvais goût avec un festival de choucroute peroxydées, de tenues courtes et moulantes aux couleurs fluos et d'un humour qui parvient à combiner dans une forme de naïveté bon enfant blagues salaces et voyeurisme totalement gratuit. Sans états d'âmes, sans préoccupations morales le film Rick Sloane tente d'être drôle tout en nous parlant de mineures engagées sur des tournages de film pornographique, de grosse caricature d'émir et de prostitution. Même pour moi qui suis fan par nostalgie des comédies polissonnes italiennes des années 70 et de la comédienne Linnea Quigley, Vice Academy reste un film bien trop lourd et mal foutu pour être défendu sans faire preuve d'une overdose de mauvaise foi.
Si globalement le spectacle et assez consternant pour faire sourire de temps en temps il n'en demeure pas moins que Vice Academy est un bien mauvais film. Ce qui d'ailleurs ne m'empêchera pas de regarder bien vite les deux suites principales à défaut de pouvoir trouver trois autres.