Jean-Marc Vallée signe avec Victoria, un biopic simple et romantique. Non pas que l'entreprise soit banale, bien au contraire car il y a des choses à dire sur cette reine, la courte durée du film et son approche en apparence assez lisse du sujet, n'étaient pas vraiment des aspects très engageants cela-dit.
Pourtant là où le film puise justement sa force, c'est dans la simplicité de sa narration et de son développement. A l'inverse d'un film comme Elizabeth: l'Âge d'or qui se révèle plus académique malgré d'excellentes performances d'acteurs et une plastique superbe, Victoria prend son temps et développe le nécessaire pour être pertinent. Si le film n'est finalement que l'évocation d'une histoire d'amour pour sauver un royaume, les aspects historiques et politiques qui gravitent autour de cette histoire, s'avèrent passionnants car jamais ils ne sont mit de côté au profit d'une trame plus conventionnelle. Dès lors le film de Vallée, émeut et prend une dimension très intime.C'est justement en tramant l'intime avec les devoirs qui incombent un souverain, que le film se montre efficace.
Les décors sont de toute beauté, les lieux de tournages ont visiblement été filmés de la plus belle manière possible, non pas que l'ensemble donne l'impression d'être un exercice de style, la mise en scène de Jean-Marc Vallée sublime chaque pans de cette histoire à travers les décors, mais aussi les costumes. La musique possède également une importance capitale.
Du côté des interprétations, Emily Blunt tient ici sa meilleure prestation. L'actrice sait donner de la teneur et de la force à ce personnage compliqué mais passionnant. Rupert Friend s'avère lui aussi très juste, plus en retrait bien entendu que son acolyte, mais l'acteur crève littéralement l'écran lors de ses présences.
Un film simple et clair, mais un biopic tout à fait convaincant, Victoria, les jeunes années d'une reine se révèle être entre les mains d'un réalisateur très délicat. Jean-Marc Vallée est sans aucun doute un metteur en scène à suivre, ce qui se confirmera d'ailleurs plus tard avec la suite de sa carrière.