Vidhu

Synopsis : Offensé par un touriste américain qui lui donne un billet de 1 dollar en croyant qu’il mendie, Vidhu décide de changer le cours de son existence. Un film pour enfant, ou tout au moins dont le personnage est un enfant porteur d’un discours politique au sens le plus noble du terme. Tourné après l’interdiction de Goodbye Mum, Asoka Handagama réalise « une comédie familiale » destinée à tourner la page et renouer avec le public. Comédie familiale dont il détourne les codes de façon radicale et avec beaucoup d’humour et de délicatesse. Vidhu est un enfant sans père, ce qui lui interdit l’accès à l’école. Cadré seul dans le plan, il se distingue de la masse des uniformes d’écoliers que la caméra cadre en un panoramique redoutable. Si Vidhu peut apparaître comme le film le plus « léché » de son auteur, c’est une œuvre qui exhibe, avec le regard clair d’un enfant, le discours cynique de politiciens en campagne, la démagogie et la tentative de récupération la plus obscène qui soit. Car Vidhu clame du haut de l’arbre où il s’est réfugié sa « peur du lendemain », cette peur plus grande que la faim. Il demande : « Ai-je une valeur ? »Terrible question dans la bouche d’un enfant. Une fois de plus, Asoka Handagama en multipliant les registres (mélodrame, comédie musicale, dénonciation de la misère aliénante..) surprend et touche à l’essentiel.