Un pari raté
"J'avais déjà fait un film sur la biodynamie et je me suis rendue compte de mon erreur qui était de n'avoir filmé que des hommes. J'ai donc voulu représenter cette fois des femmes vigneronnes avec ce documentaire".
Les mots du réalisateur en présentation de cette séance en avant-première qui déjà traduisent la balourdise de sa démarche.
Car si l'objectif était de faire un film féministe, alors, c'est un pari raté.
Le temps de parole est en effet majoritairement distribué aux hommes. Malgré la représentation de ces femmes certes vigneronnes, souvent par héritage familial, l'accent est également mis sur les hommes qui les accompagnent et bien sûr les conseillent.
Si la présence majoritaire d'hommes dans ce domaine rendait compliqué le portrait de femmes, il aurait peut être alors été intéressant de mettre en avant les obstacles auxquels ces femmes doivent justement faire face pour se faire une place dans le milieu du vin.
Au delà de ces maladresses agaçantes, car la tentative n'était sûrement pas mal intentionnée, le film n'est pas d'une esthétique particulièrement séduisante, tant sur le son que sur l'image, en dehors de quelques timelaps un peu léchés.
Peu d'explications finalement sur une pratique qui pourrait paraître obscure, mais l'impression, surtout, d'avoir perdu mon temps.
Raisin sur la vigne, le film se termine sur cette question : "que pensez-vous en tant que femme pouvoir apporter de plus à votre vin?" et la réponse grisante "un rapport plus émotionnel" qui vient sonner le glas, insupportable, et qui ramène encore et toujours la femme à la sphère des émotions et des sentiments.
Attendez, je vomis.
Créée
le 6 déc. 2022
Critique lue 405 fois
2 j'aime
1 commentaire