Tout commence comme dans un rêve, une petite banlieue paisible baignée par le soleil. Une rue bordée d'arbres que balaye délicatement le vent. Quatre jeunes filles blondes toutes plus resplendissantes les unes que les autres. Le monde n'est que bonheur et certitudes, et qu'importe ce que les gens disent, la famille Lisbon est heureuse. Mais toute bonne chose a une fin...
Ce nirvana va se déliter à mesure que les filles Lisbon entre dans l'âge ingrat. La menace est insidieuse, elle se cache derrière des sourires, des rires et des non-dits. Le puritanisme, l'exclusion constitueront le meilleur des terreaux pour que ce mal prolifère et bouleverse la vie des habitants d'un quartier huppé du Michigan.
Animée par la vision empathique de Sofia Coppola, Virgin Suicides se nourrit de l'inexplicable, de l'incompréhensible pour créer un drame adolescent à la fois sublime et crève-cœur. A l'aide de plans magnifiques et d'une musique aérienne, Coppola nous enserre le cœur et les tripes pour ne les relâcher qu'au bout d'un long et délicieux moment. On ne peut qu'être hypnotisé par la prestation de Kirsten Dunst dont le jeu subtil, mutin et tourmenté nous plonge dans l'adoration et l'abasourdissement.
Virgin Suicides est l'expression parfaite du mal-être adolescent, un hymne à la mort à la fois beau et effrayant, noir et enivrant.