La renarde n'est pas seulement rusée...
Vixen ne se regarde évidemment pas pour la profondeur de ses dialogues, son jeu d'acteur époustouflant ou sa mise en scène digne de Stanley Kubrick. Par contre, le film se laisse apprécier par le paysage montré ou encore, chose surprenante, pour le message politique passé par Russ Meyer.
Le film aurait pu être un parent pauvre de l'érotisme, il n'en est rien. L'oeuvre est plutôt drôle et met bien en avant les atouts de Erica Gavin. Qualités que l'on retrouve évidemment bien plus sur le physique de la demoiselle et sa plantureuse poitrine plutôt que son jeu d'acteur. Quoique celui-ci ne soit pas toujours foncièrement mauvais. Evidemment, les successions de scènes de sexe portent à sourire. Notamment, la manière dont elles s'emboitent (pas de vilain jeu de mots là-dedans) et parce que Vixen en demande toujours plus. Peu importe le mâle, peu importe le lien de parenté, Vixen, elle n'en a jamais assez. Sauf pour les Noirs. Pas question qu'un sale négro la touche !
Et oui, parce que si Vixen aime le sexe, elle n'aime pas les noirs. Et là, le film s'inscrit dans son époque. La guerre du Vietnam est là, les Noirs sont appelés sous les drapeaux par le système de la conscription. Mais évidemment, les Noirs à l'époque ne jouissaient certainement pas des droits qu'ils ont aujourd'hui et qui plus est, étaient toujours victimes de brimade. C'est le cas d'un des héros ici à travers Vixen. Elle est ptêt bien roulée, mais elle est assez réactionnaire et colonialiste, la pauvre...
Toutefois, la fin va changer tout cela et Vixen, sans rien dire, passera des excuses à Niles pour son comportement vraiment dépassé. A travers cela, le vrai gagnant de l'histoire, c'est ce petit gars qui a fui son pays pour ne pas faire la guerre. La portée politique est évidemment appuyée par le fait que l'avion de nos héros soient détournés par un communiste irlandais souhaitant rejoindre Cuba. Mais au final, ce que Meyer donne comme message, c'est que peu importe le système, l'homme subira toujours des discriminations. Et il est temps que cela change...
La sexualité est ici évoquée de manière bien différente de ce qu'on retrouve dans les oeuvres érotiques ou le porno de nos jours. Les années 60 sont celles de la liberté sexuelles, de la jouissance à l'état pur, surtout pour les femmes, qui connaissent une grande émancipation à l'époque. Et Vixen, ben elle a raison, elle en profite. Certes beaucoup et pas toujours de manière morale, mais elle en profite.
Il faut pas croire, rien que pour cela Vixen mérite le coup d'oeil. Evidemment les hormones mâles auront parfois du mal à se concentrer sur les quelques dialogues (souvent anodins) que l'oeuvre nous octroie. Il est évident aussi qu'au début, seules les formes des demoiselles parviendront à éveiller l'intérêt après un générique digne d'un téléfilm allemand.
Le film possède un problème majeur: depuis quand une danse langoureuse avec un poisson est sensé éveiller les sens masculins? Sérieusement, Russ...