Ce film a beau avoir quinze ans, son propos n'a pas pris une ride. En effet, le virtuel n'est pas le réel et il y a toujours un décalage entre la personne qu'on croit deviner sur un site de rencontres ou un réseau social et celle qu'elle est vraiment. A l'aube du chat et des correspondances 2.0, Nora Ephron avait cerné cette vérité plutôt évidente et en avait fait une comédie romantique légère, émouvante et drôle.
Ce qui est intéressant dans Vous avez un mess@ge, c'est que Tom Hanks et surtout Meg Ryan (message subliminal) doivent apprendre à se débarrasser de leurs à priori, de leurs interprétations et de leurs conforts pour pouvoir enfin se rencontrer. Par la même occasion, Nora Ephron suggère qu'une rencontre n'est pas un moment balisé et qu'il faut créer un certain climat, une certaine écoute et une véritable empathie pour pouvoir la provoquer. Une vision plutôt complexe au bout du compte et pourtant dès les premières images ( la petite boutique de Meg Ryan qui s'appelle The shop around the corner en hommage au film culte, le personnage de Hanks qui se cache derrière son job de directeur de magasin alors qu'il n'aime que sa tranquillité et son chien), le spectateur se dit qu'il va tomber dans du chamallow en cascade. Eh bien non et ce contrepied voulu est vraiment ce qui vous surprend et vous embarque.
Si le film sortait aujourd'hui, il faudrait revoir la trame sociologique où la grande librairie met la petite librairie spécialisée dans les livres pour enfants sur la paille. Quoiqu'avec la lutte librairie/ grandes librairies franchisés, y 'aurait-il encore une intrigue à développer? Finalement, ancré dans la fin des années 90, le film embrasse une époque révolue où le spectateur aime à replonger, un brin nostalgique.
Un dernier petit clin d'oeil à la bande originale de ce film qui oscille entre les Cranberries et Over the rainbow, signe que la modernité désuete reste une recette efficace dans l'habillage sonore.