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le 11 mai 2020
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Vous êtes jeunes, vous êtes beaux projette un Gérard Darmon vieillissant dans le monde de Fight Club (David Fincher, 1999) sauce Only God Forgive (Nicolas Winding Refn, 2013), empruntant au premier la désaturation de sa photographie restituant la sordidité du quotidien et au second son esthétisation par néons et décharges électroniques, à tous deux leur thématique principale qu’est la mise à l’épreuve de l’individu par la pratique du combat clandestin. La bizarrerie de ces rencontres constitue la qualité principale du film, certes limité par des influences envahissantes mais audacieux dans sa volonté de restituer aux personnes âgées leur capacité à susciter le désir : voir les parieurs et autres spectateurs s’agiter, visiblement excités quand entrent les champions puis pleuvent les coups, restaure un sentiment de considération doublé d’une reconquête d’une fierté sinon émoussée par la décrépitude.
L’interprétation taiseuse de Darmon a pour effet de recentrer notre attention sur son corps, sur ses expressions physiques, sans jamais que la caméra ne parvienne à les rendre belles ; et là réside l’échec relatif de ce film ambitieux, dans son refus d’entrer sur le ring en compagnie de son comédien principal, dans cette incapacité à figurer le désir et la simplicité de deux corps qui s’affrontent à nu, l’attirance à l’égard d’une peau, la séduction exercée par les marques du temps – telles les rides qui, selon les dires d’une danseuse de charme, sont irrésistibles. Une curiosité inaboutie mais qui a le mérite d’interroger la place de nos aînés dans une société utilitariste et compétitive.
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il y a 2 jours
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