Pomme pourrie

Cythère est une ile qui se situe entre la Grèce continentale et la Crète. Comme beaucoup d'iles grecques elle a connu une histoire mouvementée avec notamment destruction de sa capitale par Barberousse.

Ce voyage à Cythère est (déjà) le 7è long métrage d'Angelopoulos. On y trouve certaines de ses manies, pour ne pas dire de ses obsessions qu'on retrouvera dans ses œuvres futures dont Le pas suspendu de la cigogne ou L'éternité et un jour, à savoir, pêle-mêle : la figure de père, l'histoire et la situation politique du pays, la question de la migration et des frontières, et le brouillard bien sûr, sans oublier la mort, le passé et les ruines.

Nous avons ici droit à une mise en abyme puisque c'est (déjà) à un film dans un film, auquel nous assistons. Je dois dire que je n'ai pas compris grand chose au film, et que, comme pour beaucoup, cela ne m'a pas tellement dérangé tant les images sont d'une extraordinaire beauté et parlent pour elles-mêmes. Cependant, il s'agit d'un réalisateur qui tourne un film sur son père, qui trouve au départ un vieux qui lui ressemble dans un bar, le suit et lui propose de jouer le rôle de ce père qui revient après un long exil. Ce thème est commun aux films que j'ai déjà mentionnés à savoir Le pas suspendu de la cigogne ou L'éternité et un jour.

On a l'impression, (surtout si on a vu ces 2 autres films avant) qu'Angelopoulos refait toujours le même film à quelques détails près, à quelques variations ... et qu'il progresse de l'esquisse à une forme plus aboutie, avec des motifs qu'on retrouve, - comme par exemple ici, à la fin du film cette équipe de journalistes qui essaient d'interviewer le fils, qui refuse l'interview alors que son père se trouve sur une barge au milieu de la mer, à un moment où on a oublié que c'était un film et qu'on a pris ce qu'on voyait pour la réalité - mais avec toujours du brouillard, la forme la plus aboutie restant pour moi (pour l'instant) L'éternité et un jour, mais il me reste encore beaucoup de ses films à découvrir, donc on se donne rendez-vous dans quelques années, au gré de mes critiques de ses films et de mes voyages au fond des criques grecques.