Sans doute porté par le succès de Y-a t-il un Pilote Dans l'Avion ? en 1980 et celui des slashers du début de cette même décennie, le cinéma américain va voir sortir sur ses écrans une petite vague de parodies de film d'horreur entre 1981 et 1982 avec entre autres Saturday 14th, 13 morts ½ , Pandemonium, American Class, Hysterical et donc ce Wacko réalisé par Greydon Clark (Terreur Extraterrestre - Le Clandestin - Satan's Cheerleader)
Wacko nous balance une ambiance typique de slasher avec un tueur qui ressurgit après une disparition de treize années afin de perturber le bal d'Halloween d'un lycée américain. Un détective privée tente alors de démasquer le Lawnemower killer avant qu'il ne fasse un nouveau carnage.
La filiation avec le cinéma du trio Zucker/Abrahams/Zucker est ici assez évidente puisque Greydon Clark y applique scrupuleusement cette mécanique de gags en rafales (quitte à souvent rater la cible), d'humour complément absurde, de déconne permanente, de rupture régulière du quatrième mur et de références en pagaille. Ce serait mentir de dire que le film fait toujours mouche mais la crétinerie assumée associée à la débilité de l'ensemble m'auront valu quelques fous rires pas très intelligents certes mais aussi francs que débiles. Avec son tueur à masque de citrouille avec un nez crochu de sorcière et son bal en danger le film réalise une sorte de mixture entre La Nuit Des masques et Le Bal de l'horreur en s'amusant bien sûr déjà de quelques codes du genre comme la punition réservée aux jeunes gens qui s'adonnent au sexe et/ou à la drogue. Autour de ce noyau dur, le film dissémine au vent de sa folie passagère des références qui vont de Alien à L'Exorciste en passant par Elephant Man, La Malédiction, Psychose, Brian de Palma, Grease, L’île du Dr Moreau ou les films noirs de détectives privés. Un joyeux bordel plutôt sympathique avec des comédiens grimaçants en roue libre arrière, des jeux de mots navrants, des situations débiles, des tondeuses à gazon, des gags, des gags et encore des gags.
Le casting se compose de vieilles gloires venues s'amuser comme Charles Napier en directeur de lycée, Anthony James en jardinier forcément louche et Georges Kennedy en chirurgien boucher et voyeur qui passe son temps à mater vicieusement sa propre fille avec l'excuse débile qu'il cherche juste à tondre la pelouse. Du côté des jeunots pas de très grands noms ni de comédiens et comédiennes à l'avenir radieux mais un sympathique casting surtout féminin avec Julia Duffy en final girl tellement scream queen qu'elle se sent obliger de hurler régulièrement à l'écran. A noter tout de même la présence au casting de la craquante Elizabeth Daily que l'on retrouvera plus tard chez Walter Hill (Les Rues de feu ) Rob Zombie (The Devils Rejects) ou Tim Burton (Pee-wee Big Adventures) et qui prêtera sa voix à d’innombrables films et séries d'animation ; elle est notamment la voix originale de Babe dans Babe 2 A Pig In The City de Georges Miller.
Pour le reste Wacko se regarde comme une grosse farce pas très subtil ni pertinente mais tout à fait acceptable pour peu qu'on laisse son cerveau ouvert à la porosité de la bêtise grassement assumée.