Wargames 2 - The dead code est loin d’être aussi réussi que son illustre ancêtre. Il reprend à peu de choses près la même intrigue que Wargames (on a du mal à croire que plus de 30 ans se sont écoulés depuis le 1er film tant celui-ci était visionnaire !) Certes, on n’est plus au temps de la Guerre froide où l’ennemi était un pays unique, facile à identifier (l’URSS), mais dans un monde marqué par les attentats du 11 septembre 2001, où le terrorisme peut prendre tous les masques et se cacher n'importe où.
Dans Wargames, nous avions à faire à un jeune lycéen, David, dont l’ambition initiale était de pirater ses notes pour épater sa copine et qui, en voulant se procurer un jeu non-encore commercialisé, déclenchait sans le vouloir un programme de simulation de guerre nucléaire top-secret.
Wargames 2 – The dead code met en scène un étudiant surdoué, Will Farmer (Matt Lanter) qui, à peu près dans les mêmes conditions mais avec une morale nettement plus élastique que son prédécesseur (il pirate un compte en banque pour pouvoir jouer), déclenche un programme du nom de RIPLEY (clin d’œil au personnage de Patricia Highsmith ?) Or, ce programme a été spécialement conçu pour appâter et traquer les terroristes potentiels par le biais d’un jeu en ligne et, une fois identifiés, les éliminer... On n'est plus tout-à-fait dans le même esprit que dans Wargames 1 ! Autre différence notable, dans Wargames, David était seul et n’avait embarqué dans sa cavale que sa copine. Dans le cas de Will, le hasard s’en mêle pour faire de lui, de ses amis (son voisin est un immigré originaire du Proche-Orient) et de sa famille (sa mère travaille pour un laboratoire qui manipule des produits toxiques), les« complices » rêvés d’un complot terroriste. Il n’en faut pas plus pour déclencher la paranoïa des services secrets américains qui se lancent à leur poursuite. Pourtant, malgré un déploiement de moyens importants, et beaucoup d’effets spéciaux, ce film est paradoxalement bien moins réussi que son modèle.
Bonne trouvaille cependant : la réapparition du professeur Stephen Falken, qui, dans le 1er opus, était le « papa » du super-ordinateur WOPR. Il reprend du service pour venir en aide à Will et battre en brèche, en réactivant WOPR, le programme RIPLEY...
Autre différence qui nous fait mesurer le temps parcouru. En 1983, David pouvait assez facilement narguer les autorités mais, depuis quelques années, et particulièrement depuis les attentats du 11 septembre, les choses se sont compliquées pour des fuyards non expérimentés.
Nous sommes de nos jours sous le regard permanent du tout puissant "Big Brother" où l'électronique rend toute fuite « traçable » à travers un nombre sans cesse toujours plus sophistiqué de mouchards (téléphones, réservations sur Internet, cartes à puce, vidéosurveillance, satellites-espions, etc.). On frémit en se disant que ce qui arrive à Will pourrait arriver, avec un peu de malchance, à n'importe lequel d'entre nous, même s'il est parfaitement innocent.
C’est ce qui est, à la limite, le plus effrayant dans ce film, reléguant au second plan les dangers, réels ou supposés, du cyberterrorisme.
Cependant, malgré les moyens techniques très supérieurs à ceux dont disposait le réalisateur de Wargames, Wargames 2 est loin d'être à la hauteur du premier film dont seuls les équipements électroniques ont vieilli. Il se laisse voir même s'il n'arrive pas à a cheville de Wargames-1 qui reste, pour moi et pour beaucoup d'amateurs de science-fiction, un film culte.