Watchers
4.6
Watchers

Film de Jon Hess (1988)

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Watchers, c’était un des films de ma jeunesse, même s’il trahissait le roman de Dean Koontz. Oui, Travis est un garçon de 16 ans dans le film, et il était un adulte doué dans le roman. Lem, le personnage joué par Michael Ironside, est à l’opposé du roman, tout comme son coéquipier. Oui, le film se déroule sur quelques jours et non des mois. Oui, le monstre est peu développé et peu intelligent. Pas grave, Kubrick a bien trahit Shining en faisant le film, et son film est un chef d’œuvre. Je lançais donc Watchers espérant retrouver la nostalgie de mes jeunes années. Et là, Concorde Presents ! Oui, Watchers est une production Roger Corman. Mais au moins, ça commence cash, une explosion au labo, et direct, on est dans le bain. Un chien super intelligent et une créature monstrueuse s’évadent d’un labo. Vue subjective du monstre (ah les économies), plan large sur le chien. Immédiatement, on lance deux agents du gouvernement à leur poursuite. Le noir de service, donc on sait par avance qu’il va mourir (bingo) et Michael Ironside, fort habitué à jouer les méchants depuis Scanners de Cronenberg en 1981. L’instant d’après, on nous présente le héros. Corey Haim, après avoir échappé aux vampires dans le sympathique Génération Perdue en 1987 retrouve sa petite amie dans la grange. Puis fatalement, le monstre débarque, puisque le chien a trouvé refuge dans le camion conduit par notre héros, nommé Travis. Et tuera le père de sa petite amie. Watchers, s’il a indéniablement le cachet d’une série B voit Z, ne perds pas de temps en bavardage inutile.


Et ce malgré la mise en scène souvent maladroite de Jon Hess, loin d’être un bon réalisateur si on se fit à sa carrière, car outre Watchers, on lui devra dans les années 90 Alligator 2 (mon dieu) et Excessive Force, petit film d’action oubliable peuplé de têtes connues de la série B (Lance Henriksen, Tony Todd). Puis le métrage se calme pour enfin nous expliquer ses enjeux donc. Le chien est surdoué, comprend les humains, sait tout faire (jusqu’à écrire sur un ordinateur avec un crayon dans la gueule pour appuyer sur les touches, jusqu’à jouer au scrabble), et la créature monstrueuse sortant tout droit d’une autre production Corman (il me semble que la créature de The Terror Within un an plus tard est en vérité la même…) n’a qu’un seul but : tuer le chien. Et à partir de là, finit les péripéties, les personnages, Watchers s’en tient à ce qu’il doit être à l’écran : une série B pas plus bête mais pas plus intelligente que les autres. Le monstre avance, souvent en vue subjective, tuant un peu tout le monde présent sur les lieux où était le chien, que ce soit des jeunes en forêt, un prof au lycée. Travis lui ne fait que fuit, accompagné de sa mère (car il a 16 ans) et de super chien. Les deux agents du gouvernement à leur poursuite ont toujours un train de retard, sinon le film se terminerait bien trop vite.


Voilà, Watchers, au cinéma en tout cas, c’est une banale série B qui ne fait pas trop réfléchir, qui recentre son intrigue sur des personnages pas forcément intéressants, avec un Michael Ironside qui cabotine en agent du gouvernement sans scrupules, avec un chien tout mignon qui ne fait absolument pas des trucs de chien, et un monstre peu montré, peu intelligent… Sans chercher à comparer avec le roman (que j’ai lu il y a de très nombreuses années aussi), Watchers n’a rien d’exceptionnel. Il est une série B typique de son époque qui pourra divertir si on a rien de particulier à se mettre sous la main, qui permet de voir quelques bonnes têtes que l’on aime bien au casting, et qui ne cherche jamais à faire plus ou à être plus. On sait forcément que quand le scénario introduit un nouveau lieu, c’est pour y amener plus tard le monstre et pouvoir éliminer un ou deux personnages et ainsi faire avancer l’intrigue, resserrer l’étau autour des personnages. Ni plus, ni moins. Bien moins marquant que dans mes souvenirs donc, même si dans le fond, le métrage garde un certain capital sympathie. Sans doute car il n’est pas ennuyeux, que l’on n’aura pas eu de meilleure adaptation, ou que son casting, bien que très inégal, a de bonnes têtes. Reste que Corman, producteur super actif que l’on connaît, aura continué sur sa lancée en produisant trois suites, donc une avec Mark Hammill (Star Wars) et Lisa Wilcox (Freddy 4 et 5) et une avec Marc Singer (V)…

Rick_D__Jacquet
5
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le 5 mars 2017

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Rick Jacquet

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