Waterworld est précédé d’une réputation de four monumental, celle d’une repompe de Mad Max qui remplace le wasteland par aqualand sans scrupule et va jusqu’à tenter de singer son héros taciturne et solitaire qui a finalement un grand cœur. C’est donc avec cet a priori que je découvre cette œuvre sur le tard, et si on est effectivement dans une reformulation éhontée des films de George Miller en version gentillette, le film de Kevin Reynolds a tout de même quelques cordes à son arc.


Certes la mythologie de cet univers n’est pas très crédible. Les mutations signifieraient par exemple des millions d’années d’évolution, ce qui va à l'encontre du fait que personne n’ait encore trouvé la terre qui fait office de McGuffin, et que les gens semblent relativement bien portants au vu des nombreuses carences qu’un mode de vie sur les flots entraînerait. Tout cela ne tient pas vraiment debout.


Certes Kevin Costner ne convainc pas, avec une platitude du jeu équivalente à celle de l’océan qui jamais n’est sujet à la houle, voire à la tempête (dérèglements climatiques peut-être?). Et le reste du casting ne brille pas non plus, si ce n’est un Dennis Hopper cabotin qui se révèle assez réjouissant en vilain outrancier.


Certes quelques effets d’incrustations sont assez dégueulasses et rendent certains plans très vilains.


Mais il ne faudrait pas occulter les nombreux moments de bravoure qui ponctuent le film. Des scènes d’action qui parviennent à renouveler l’intérêt malgré la redondance du cadre marin et qui sentent bon l’artisanat à l’ancienne (Costner a d’ailleurs fait son Tom Cruise sur le tournage, réalisant moult cascades lui-même). Un enfer à tourner (je vous conseille la vidéo du Fossoyeur de Films sur le sujet) qui témoigne d’une envie de bien faire, et dont Spielberg aurait pu prévenir de la tournure au vu de son expérience sur Jaws. De jolis moments sous-marins viennent également ponctuer l’aventure. Et tout ceci sous la bande-sonore de belle facture de James Newton Howard.


Non, Waterworld n’atteint pas la maîtrise de son modèle. Mais il reste un film d’action divertissant et fait avec une minutie visible. Une capsule purement 90s qui me donnerait presque envie de revoir le Robin des Bois du bonhomme, qui, s’il a bercé mon enfance, me fait un peu redouter le côté kitsch.


Frakkazak

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