Welcome in Vienna - Partie 2 : Santa Fe par Maqroll
Le deuxième volet de la trilogie d’Axel Corti que nous avons la chance de pouvoir découvrir sur quelques écrans privilégiés depuis quelques mois en France. La découverte du rêve américain est peinte avec une authenticité et une force exceptionnelles. Dès les premières images, nous sommes pris dans l’histoire de Freddy et de sa lutte pour survivre dans cette terre finalement pas si hospitalière, sa quête de travail, d’humanité, de sens à donner à sa vie… Jamais l’horreur de la Shoah n’avait été montrée de manière à la fois aussi terrible et aussi pudique. Tout est suggéré au niveau des mots et se transcende au niveau de l’image, une image brute, matérielle, définitive. La mise en scène est faite d’une virtuosité jamais gratuite et atteint des sommets que je n’avais jamais vus au cinéma jusqu’alors. L’invention est présente dans chaque plan, de même que cette touche d’implacable qui retranscrit au mieux la tension permanente qui hante ces êtres dont la vie est irrémédiablement brisée et dont la destinée est maintenant de survivre et de témoigner sans aucun autre espoir d’illusion. La composition de Gabriel Barylli dans le rôle principal est d’une justesse parfaite, de même que celle de Doris Burchruker en jeune femme détruite à tout jamais par son histoire. Un chef-d’œuvre où New York est montré d’une façon telle (notamment au dernier plan du morceau de journal qui vole) qu’à partir de la vision de ce film, on ne pourra plus jamais le regarder comme avant.