Wild Child
On trépignait avec impatience suite à l’annonce d’un retour du pape du stop-motion gothique. Même en pataugeant parfois dans le fouillis de son intrigue, Wendell & Wild parvient à combler la plupart...
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le 29 oct. 2022
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13 ans après Coraline et s’être fait honteusement couper les fonds par le diable Disney en personne (je vous invite d’ailleurs à regarder l’extrait de The Shadow King sur Youtube pour se rendre compte du potentiel bijou que Mickey a fracassé). Le génie qui a injustement fait trop peu de films qu’est Henry Selick revient en compagnie de Jordan Peele et nous balance un sacré tour de manège.
Je pense que j’avais des attentes démesurées pour ce Wendell & Wild tant le film touche tout ce qui me fait trippé, et je ne peux qu’être à la fois ravi et frustré par ce que je viens de voir.
Déjà une des plus grande qualité graphique du film c’est la tronche des personnages, ils sont tous totalement déstructurés c’est juste jouissif de les voir bouger, surtout que le film est généreux y a plein de personnages différents (allez voir les caricatures de ouf de Pablo Lobato le chara-designer du film).
Surtout que Selick sait mettre en scène et valoriser la direction artistique de ses films.
C’est aussi plutôt bien animé surtout vu la complexité du design de certains personnages, ça a du être un vrai casse-tête à la conception.
Même si au début la qualité des Puppets de Wendell et Wild ultra stylisé en mode un peu aplati laisse à désirer, ça reste très graphique mais on sent que ça manque de finitions. Aussi un choix étrange quand même c’est d’avoir gardé à l’image le trait de construction des bouches des puppets. Ça fait pas assez franc pour être un choix fort et pas assez bizarre pour être juste une erreur. Mais bon ça c’est de la technique on s’en fiche un peu.
Au début, dès le générique fini et que Buffalo Belzer (nom de fou) apparaît je me suis dit « putain ça va être énorme, tout est là » il a une classe pathétique et une fête foraine entière sur le bide.
Juste après on nous introduit donc Wendell & Wild, deux frères démons au bagne qui ont pour corvée d’appliquer une crème pour cheveux spéciale sur l’énorme crâne de Belzer pour freiner sa méga calvitie. Rien que cette idée moi ça me fait délirer, y’a rien à ajouter c’est super con mais c’est aussi diablement inventif, surtout que le traitement de cette idée tient grave la route c’est pas juste ils foutent de la crème et basta non, ils sont tirés par une espèce de pou mutant et toute une machinerie inutile pour activer le tube de crème.
Et ce tube de crème devient central car une fois que Kat, le personnage principal invoque Wendell & Wild, cette crème sert même à ressusciter les cadavres dont ceux du conseil d’administration de la ville ! Tout ça pour leur faire voter une loi pour la construction d’une prison par une entreprise de pourris. Sauf qu’en ressuscitant un témoin de l’incendie criminel de la brasserie ils arrivent à foutre les pdg en taule. Et le personnage principal se sent responsable de la mort de ses parents et les ramène à la vie…
Bref c’est vraiment le bordel. Et là on touche au gros souci du film.
Le film se perd dans une intrigue BEAUCOUP trop riche, ce qui, vu la bizarrerie de l’univers déployé, va automatiquement rendre le tout beaucoup trop bavard pour rien, on nous explique tel truc et tel machin pour qu’on comprenne bien les enjeux. Mais au fond on en a rien à foutre de cette sous-intrigue sur la privatisation des prisons, ou bien même de cette « chambre de la rédemption » nous ce qu’on veut (et heureusement ça reste le principal atout du film) bah c’est des trouvailles visuelles complètement loufoque et baroque, être aspiré par cet univers si dense et atypique. Le film aurait clairement gagné à faire plus simple et laisser plus de place au mystère. Par exemple on nous présente un mec en fauteuil roulant un peu étrange qui cache clairement quelque chose, et bah le film va péniblement réciter que c’est un chasseur de démon, qu’il les collectionne, qu’il guérit les filles de l’enfer et blablabla et blablabla… La ferme!
Ce qui fait que toutes les scènes s’enchaînent trop rapidement et ont presque toutes la même saveur vu la densité de ce qu’on veut nous raconter.
Ça manque d’émotion justement à cause de ce problème de hiérarchisation des scènes.
2 ou 3 vannes bien senties mais en réalité c’est le ton global qui fait le charme de l’univers.
Pas trop compris la résolution du problème avec Buffalo Belzer, il devient gentil en 2 secondes et le chasseur de démons lui rend tous les démons qu’il a mis en bocal sous prétexte qu’il aime les valeurs de la famille? un peu pourri ça.
La prochaine fois c’est visuellement qu’il faut faire dans le complexe, le scénario néglige l’émotion.
Bref un film riche et infatigable qui s’engouffre maladroitement dans une intrigue inutilement complexe, et dont mon appréciation si élevée malgré des défauts évidents est sans doute dûe à mes propres goûts esthétiques.
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Créée
le 28 oct. 2022
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