Le cinéma indépendant a fourni nombre de thrillers et films d’épouvante intéressants. En témoigne ce What Keeps You Alive de Colin Minihan, le réalisateur canadien des remarqués Grave Encounters 1&2 et du plus récent Spiral (2019).


Du classique et des surprises
Jackie, une charmante trentenaire, invite sa femme Jules pour un séjour romantique dans sa maison de famille, en pleine forêt. Le chalet est inhabité depuis longtemps et les seuls voisins du secteur résident de l’autre côté du lac qui borde la propriété. C’est dans ce cadre idyllique que le week-end en amoureuses va bientôt virer au cauchemar. Si la situation initiale pose les éléments classiques du film d’horreur – maison inquiétante, couple isolé… – le scénario réserve quelques surprises. A commencer par le choix d’un couple d’homosexuelles, une option finalement peu fréquente dans le cinéma d’horreur que le réalisateur reprendra également dans Spiral.


Chasse à l’homme
Le film reprend la plupart des thèmes de la chasse à l’homme – ou devrait-on plutôt dire ici de « chasse à la femme ». Avec un clin d’œil appuyé à La Nuit du Chasseur et sa célèbre scène de la barque s’éloignant du rivage. Un jeu du chat et de la souris en mode survival où les deux actrices vont s’avérer particulièrement convaincantes, chacune dans leur rôle. Hannah Anderson troublante d’imprévisibilité et Brittany Allen convaincante dans un scénar qui ne la ménage pas. Pour le meilleur (twist and twist again) comme pour le moins vraisemblable.


Réalisation OK
S’il y a à redire sur le scénario, la réalisation est en revanche impeccable. On voit que Colin Minihan trouve matière à inspiration avec ces grands espaces naturels. Il propose une écriture cinématographique stylisée, ménageant ses effets sans trop en faire non plus. Quelques plans séquences bien troussés, des placements de caméra intéressants et un montage apportant la fluidité nécessaire au récit. Côté bande originale, la partition signée Brittany Allen herself n’est pas mal non plus. Au final un thriller qui se tient.


7/10


Critique parue initialement sur le MagduCiné


NB : Les éditions ESC ont ressorti ce film en DVD/Blu-Ray cet automne.

Créée

le 17 déc. 2021

Critique lue 623 fois

9 j'aime

4 commentaires

Theloma

Écrit par

Critique lue 623 fois

9
4

D'autres avis sur What Keeps You Alive

What Keeps You Alive
Theloma
7

The Demon Inside

Le cinéma indépendant a fourni nombre de thrillers et films d’épouvante intéressants. En témoigne ce What Keeps You Alive de Colin Minihan, le réalisateur canadien des remarqués Grave Encounters...

le 17 déc. 2021

9 j'aime

4

What Keeps You Alive
Smathy
7

Survival bien pensé et très efficace

C’est sympa ! C’est l’histoire d’un couple qui part en week-end dans la vieille maison de famille en pleine forêt. Leur relation sera mise à mal par un élément perturbateur surprenant, twist arrivant...

le 1 mars 2021

3 j'aime

What Keeps You Alive
UgoLemasson
7

Deux actrices " d'enfer" pour un film indépendant d'une intensité rare !

J'ai eu un peu peur au début de ce métrage qui s'éternise un peu trop sur l'idylle entre les deux femmes. Et puis, non. Ca bascule assez vite et violemment. Après 20 bonnes minutes un peu lentes mais...

le 18 oct. 2021

2 j'aime

Du même critique

Us
Theloma
7

L'invasion des profanateurs de villégiature

Avec Us et après Get Out, Jordan Peele tire sa deuxième cartouche estampillée "film d'horreur". Sans vraiment réussir à faire mouche il livre un film esthétiquement réussi, intéressant sur le fond...

le 21 mars 2019

108 j'aime

33

Ad Astra
Theloma
5

La gravité et la pesanteur

La quête du père qui s’est fait la malle est un thème classique de la littérature ou du cinéma. Clifford (Tommy Lee Jones) le père de Roy Mac Bride (Brad Pitt) n’a quant à lui pas lésiné sur la...

le 18 sept. 2019

97 j'aime

55

Life - Origine inconnue
Theloma
7

Martien go home

Les films de série B présentent bien souvent le défaut de n'être que de pâles copies de prestigieux ainés - Alien en l’occurrence - sans réussir à sortir du canevas original et à en réinventer...

le 21 avr. 2017

81 j'aime

17