Fedora
Beaucoup comparent souvent le cinéma de Noah Baumbach à celui de Woody Allen. Un parallèle facile, justifiable sur certains aspects (bourgeoisie américaine, humour grinçant sur les questionnements...
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le 24 juil. 2015
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( J'aime pas noter les films au final mais ca devient nécessaire pour faire une critique. Cette habitude de noter ce que l'on voit au final est un mauvais réflexe parce que parfois on se concentre plus sur la note que sur le contenu. While We're Young possède des très bonnes choses et des points faibles flagrants également donc le 6 ne représente pas un film moyen mais un bon film avec ses lacunes).
While We're Young est très intéressant dans sa manière de traiter divers sujets : le et notre rapport de société avec l'image, le but recherché par le documentaire et son rapport avec la réalité, comment s'épanouir dans un couple entre le confort et l'envie de découvrir de nouvelles choses et expériences. Dit comme ca, ca parait un peu bateau mais les thèmes sont plutôt bien traités, questionnant mais restent malheureusement en surface. Tout commence par la rencontre entre un couple quarantenaire et un jeune couple de 25,26,27 ans. Le couple quarentenaire ne sort plus trop et c'est le jeune couple qui va redonner l'énergie et plus d'intérêt à une vie plutôt calme. Ben Stiller se reconnaît avec le gamin qui fait des docs, qui connaît ses films, qui écoute des vinyles et du son équilectique ( "de Jay Z à david Bowie") et qui est réfractaire de sortir son portable dès qu'il ne connaît pas un mot. Du renouveau, du vent frais sur ses normes sociales qui nous enferment et la découverte de nouvelles choses ( comme le hip hop et d'autres nouvelles activités) ont enrichis le quotidien du couple. Le couple va apprendre des jeunes et va retrouver une énergie qu'il leur manquer. Tout cette première partie du film est plutôt cool car on évite la confrontation entre la jeunesse et la maturité et cela montre que chaque couple peut s'épanouir avec d'autres couples qui n'ont pas du tout la meme tranche d'age et que chacun peut retirer du positif de tout cela. Le traitement du sujet dans le film est original et super intéressant mais il est contrebalancé dès la seconde partie où tout bascule vers une traditionnelle histoire de manipulation et qui rend nul le propos de départ quel dommage. Certes, il fallait des éléments pour faire avancer l'histoire et l'intrigue mais on perd tout ce qui a été bien mis en place dans la première partie... Et puis bon l'histoire des couples qui se mélangent et qui embrassent les partenaires des couples opposés, ca a déjà était fait une bonne centaine de fois... Surtout que ca n'apporte pas grand chose à l'histoire il faut le dire.
Le rapport de l'image dans la société
Le film questionne beaucoup sur le rapport humain avec l'image et bien entendu notre rapport un brin compulsif avec les nouvelles technologies. Finalement quand on sait pas un truc, on va vérifier sur Internet instantanément. Du coup, on perd la magie d'un certain mystère au profit d'un savoir parfois inutile. On peut vivre dans un monde totalement sous contrôle par la technologie, un flicage permanent nous est offert( scène où Stiller sait où se situe sa femme grace à la localisation de son téléphone).
Des points sont donc relevés, sans insister dessus , mais en laissant des pistes de réflexion aux spectateurs. Un plan laisse pensif également lorsqu'un enfant de très bas age joue avec une tablette, son rapport au monde est directement celui de l'image de l'écran. Au lieu de capter uniquement les images "réelles" celles du monde extérieur, il va capter les images " intérieures" de l'écran et c'est aux parents à laisser une certaine distance pour permettre un bon rapport à l'image. Il y a également l'idée de l'image publique à travers la presse par exemple qui montera la cote ou non d'un artiste ou d'un vendeur par sa visibilité et par l'opinion publique qu'elle dégage du personnage.Cette réflexion générale sur l'image se fait à travers ce film et donc à travers une certaine utilisation de l'image pour le spectateur : le support filmique propose des images pour questionner notre rapport de l'image.
La quête de la vérité dans le documentaire : illusoire ou essentielle ?
Ben Stiller cherche à faire un documentaire pour transmettre et apprendre une certaine vérité à ses spectacteurs, l'apprentissage peut etre lent, difficile, pénible mais ce processus est indispensable pour mieux comprendre réellement le monde et avoir une vision du monde plus ancrée et se rapprochant d'une certaine vérité. Mais cela est incompris dans le monde actuel où un documentaire de 7 heures complexe et demandant un certain effort intellectuel sera beaucoup moins regardé qu'un documentaire d'1H30 de vulgarisation du monde actuel. L'autre gars du film, qui fait son propre doc devulgarisation a bien compris ca, il modifie légèrement les faits ou la manière de les présenter pour que cela fasse plus sensationnel et que cela soit plus divertissant et facile à suivre pour le spectateur. Finalement, il y a une division de vision des chose dans le domaine du documentaire et une sorte de traversée des chemins. Dans une société comme la notre, un documentaire doit son succès à sa visibilité et donc à la simplification voire vulgarisation des choses pour toucher un public large. Un producteur va etre beaucoup plus intéressé par un documentaire vulgarisé et incomplet sur la vérité qu'il présente mais qui va toucher un grand public qu'un documentaire qui dit une grande partie de vérité mais lent et ne touchant qu'une minorité de personnes. C'est la où le bat blesse et que c'est de plus en plus difficile pour la seconde catégorie d'exister.
Pour résumer un film intéressant rempli de qualités et de choses plus ou moins bien exploités donc pas mal quand meme. Plein d'imperfections aussi mais ca reste un assez bon film qui à soulever des points importants en nous tout en divertissant.
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Créée
le 11 sept. 2015
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