J'ai beaucoup aimé ce film C'est vraiment un coup de foudre que j'ai eu il y a dix semaines Je l'ai revu une dizaine de fois en ne m'en lassant jamais J'ai aussi relu la nouvelle de Dostoevsky Les nuits blanches qui lui est sous-jacente mais le film va au-devant de la nouvelle dès son titre que c'est une véritable réécriture D'abord le titre en persan c'est Shabhaye rushan ce qui fait les nuits claires ou éclairées ou fulgurantes, le troisième qualifiant je l'ajoute plus librement car il s'agit ici d'un effet d'un cerveau songeur face à ses visions au cours de ses dialogues:
Il s'agit d'un songeur, prof de littérature dans la fac de cinéma et photographie scénique C'est un homme solitaire réfléchi songeur à l'image du narrateur de Dostoevsky seulement en allant un peu plus en avant en discourant sur ce qu'il lit en citant la poésie persono-turque ou arabe, classique ou contemporaine. Seul et sans ami ou presque, il a un seul etre qu'il puisse qualifier comme un ami,c'est un vendeur et revendeur de livres, donc toujours la littérature, dans une librairie qui est un endroit recherché et spécial dans lequel ce connaisseur, exerce son influence sombre et mystérieuse, personnage taciturne, celui qui en sait long, tout du métier celui qui est à l'écoute et sait se taire aussi et sait pourvoir à ses clients les livres, beaux, utiles et quelquefois trop libre car on est en Iran...Le narrateur vit seul Sa mère vient de temps en temps le voir et l'aider dans son ménage rudimentaire ou pour percevoir l'état de son coeur dans l'appartement du littérateur, modiquement fourni ou aménagé car il vit dans les livres et pour les livres Sa bibliothèque lui est précieuse et très recherchée Il vit au milieu de ses oeuvres ou dort au milieu de ses auteurs et de ses poètes et de ses cinéastes Il ne parle presque pas Il donne des cours dument composés, circonflexe manquant ,mais il se tient à distance en donnant des informations précieuses et techniques. Sa vie diurne est raide, réduite à l'essentiel et insuffisante mais sa vie nocturne est fulgurante, excitante et riche en réflexions et dialogues car il peut se donner libre cours à son ame et à son imagination Il se dit songeur et reveur Il aime la ville de Teheran et ses habitants qu'il ne connait pas en citant les poètes persans et celui des Les nuits blanches mais les jours quotidiens sont trop éclatants pour lui comme le comme ses habitants qui passent au point que c'est une distraction pour lui,et pour cette raison, il ne peut pas rever le jour Pour ce faire il doit faire nuit Et il marche la nuit, avec sa serviette pleine de livres de poésie tete pleine de reves et puisqu'on est en Iran il est interpellé par les moeurs, doit etre identifié et se tirer de là car c'est un etre intelligent qui répond bien et pertinemment.
Au cours de ses promenades il y a une vision au-devant lui,dans un endroit solitaire et c'est une fille qui attend qui s'est trompée en lui addressant une parole comme si c'était quelqu'un qu'elle attendait La fille s'appelle Roya Une simple recherche sur le net m'a appris que ce nom voulait dire une vision ou une illusion: la vie est fugace illusoire, elle a fait partie des moments et il faut les ressaisir car il y a nos réflexions qui comptent et du songe on vient à la vie dans la véritable connaissance et la richesse On ne reste pas dans la nuit Elle est précieuse, la nuit ,quand on a un communiquant quand, on arrive à aimer ce communiquant, mais la nuit fait place au jour et au projet qu'on a formé le jour : quatre nuits de réflexions et de dialogues intenses poétiques et amoureuses platoniques ont véritablement été une révélation et une expérience fructueuse pour l'avenir Il s'est ouvert, le prof, en paassant de l'etre nocturne et sombre en un homme engagé et diurne, en paix avec lui meme,qui chérira son expérience n'ayant pas peur de nouvelles rencontres par jour. Du lecteur il est devenu protagoniste et auteur de sa propre vie en mettant des sentiments qui l'engage et tenant au coeur ses lectures-actions!
Roya lui a enseigné d'aimer la vie et de faire de son mieux pour la vie et l'amour de la vie et de ne pas avoir peur de rencontres et ,lui, il lui a appris la force de l'attente et de la réflexions par la poésie et ses images . Il apprend de Roya mais aussi de lui-meme aussi en racontant à voix haute sa vie amoureuse inexistente
Le directeur est formidable Les deux protagonistes Mehdi et Hanie sont excellents pleins de brio, verve et de sérieux en mettant en cette aventure du film quelque chose d'eux-memes, de leur sens de la littérature et du cinéma-théatre et leur engagement comme lecteurs -spectateurs dans le procès de vie de l'oeuvre et on revient aux images fulgurantes ou claires qui brillent comme des phares dans les nuits ou jours au cours du trajet de l'existence C'est vital cette oeuvre pour la vie saine et heureuse Enfin un autre protagoniste qui a un petit role mais révélateur par rapport aux héros du film, c'est une étudiante, celle qui après avoir assisté au cours du prof, lui addressé la parole au bas de l'escalier et par sa question brave mais quelque peu timide dans son approche mais osée dans l'intention quoique rigide par raison de sa position comme une élève, elle montré toute une insuffisance de la vie diurne du prof à distance avec son entourage. Il lui faut cette rencontre nocturne avec Roya pour libérer en lui ce pouvoir d'imagination qui crée la vie et l'oeuvre; l'étudiante n'est rien que le potentiel de la relation savamment maitrisée ou on n'a pas peur d' engager son expérience du lecteur intelligent qui réagit du coeur car il a devant lui des cinéastes futurs qui agiront sur le public
Le personnage de mère est là pour souligner ce lien familial qui devrait continuer pour le meilleur, conjurer le solitude et combler le vide de l'existence solitaire: mais cette partie est ouverte à l'imagination mais aussi comme un rappel au servante du narrateur de Dostoevsky en poussant loin le manque de communcation dans la réalité
Enfin l'individu que Roya cherche on ne sait rien de lui sauf en une apparition fin du film et son nom Amir et d'ou on apprend ce nom de Roya vraiment en apparition d'une vision qui comporte un passé important et pertinent.
C'est vraiment une film d'initiation mais mais là ou Saadi Attar Gibrail ou Hafez sont cités tout devient une initiation ou une pérégrination de l'ame d'ou on sort assagi et capable de vivre
Le film est un hommage intelligent à Dostoevsky comme à l'effort de son auteur d'éclaircir la solitude de l'auteur et à son amour maussade de l'extérieur et à sa volonté d'aimer ses concitoyens et de les servir en amour généreux et bénéfique
Un film qui touche et qui apprend que derrière la façade se trouve un puits de richesse qu'il faut découvrir et mettre au jour
Beau parcours que le film laisse en littérature élevée et les films précédents qui éclairent la mémoire!