On pense, bien évidemment, à The Thing de John Carpenter, ou à défaut à La Chose d’un autre monde de Christian Nyby. Et on se dit que Whiteout est moins bien, beaucoup moins bien que ses prédécesseurs. D’abord parce que la construction du récit ne tient pas la route et atteste trois morceaux distincts qui ne parviennent pas à s’agréger les uns aux autres : il y a le passé de la marshall qui revient sous forme de flashbacks à l’étalonnage chromatique des plus repoussants ; s’ensuit un accident d’avion avec Russes, armes à feu et litres de vodka ; enfin, c’est un thriller paranoïaque où un tueur en série poursuit les membres de la base d’observation à l’aide d’un crochet. Souviens-toi, l’hiver dernier…
Sauf que ces influences, le film ne réussit pas à les entremêler, ni d’ailleurs à les incarner à l’écran : hormis le slasher plutôt efficace, l’intrigue à énigmes avec révélations successives ne gagne jamais en épaisseur, la faute à une mauvaise gestion du rythme qui tantôt ennuie tantôt expédie tout à la va-vite. Les acteurs ne brillent pas par la justesse de leur interprétation, si bien que l’on peine à s’attacher à eux ainsi qu’aux enjeux qu’ils sont censés porter. Quant à la réalisation… Le cadrage n’est guère maîtrisé et occasionne des plans trop près des visages et des corps, sans que cette démarche esthétique ne soit ni réfléchie ni réussie. Notons également que les effets visuels envahissent l’écran et donnent l’impression d’un continent antarctique de pacotille.
Ce que l’on retient donc de Whiteout, c’est sa laideur visuelle et son invraisemblable récit. Ainsi que deux scènes de traques sous une tempête de neige, assez fortes et qui auraient dû occuper la totalité de ce long, trop long métrage bien dispensable.