Sion Sono nous gratifie une nouvelle fois d'un ovni, d'un film saisissant qui suinte, dégouline, transpire le plaisir et l'amour qu'il porte pour le cinéma.

Tous les ingrédients utilisés pour concevoir cette œuvre hors norme, prouve à quel point qu'en reprenant ce qui se fait de mieux, en rendant hommage à certaines références (Tarantino), en gardant l’âme d'un passionné du septième art, d'une volonté pour se faire plaisir et pour faire plaisir au spectateur en quête de nouvelles sensations, en étant complétement décomplexé et relâché, il est possible de pondre un film aussi ahurissant et dégageant une affection débordante.

Une affection qui peut semblait absurde mas qui ne l'est pas tant l'essence même du film provoque chez moi un sentiment déstabilisant, je suis fan de la folie émanant du réalisateur et de sa direction artistique.

Une histoire déjantée mêlant plusieurs personnages venant de divers horizons et qui sera étalée sur une décennie; Une bande de gamins fanas de cinéma qui ont pour seul but de réaliser le Best Movie Ever, ils croiseront la route d'un jeune voyou qui intégrera rapidement la Team, des Yakuzas cinglés mais avec un bon fond, une jeune femme d'apparence fragile qui cache derrière ce visage poupin, une brutalité qui n'a d'égale que sa beauté, et pour terminer, un paumé qui aura la malchance ou pas de croiser la route de cette femme, qui est au passage, est aussi la fille de l'un des chefs Yakuzas.

L'histoire n'est pas tellement difficile à décrire dans sa globalité mais la mise en scène, les situations qui vont se succéder prennent tout leur sens en images. Car tous les protagonistes verront leurs routes se croiser bien malgré eux dans le cadre du tournage d'un film.

Dans le mixeur de cette folie, on y rajoute Sion Sono, quelques acteurs fétiches de Monsieur, du sang, un rythme maitrisé pour ma part, l'utilisation parfaite de la musique, une qualité qu'il ne cesse d'améliorer, oui on est bien en face d'un film japonais ni plus ni moins.

Je suis à chaque fois ébahi par l'un de ses nouveaux films, j'ai toujours les yeux qui pétillent, surement ce coté original qui émane systématiquement de la filmographie de Sono, un réalisateur qui ne cesse de se renouveler en très peu de temps également, ayant un rythme de production-réalisation assez dingue qui n'influe pas du tout sur la qualité globale de ses films. Un acharné du cinéma je vous dis.

Son cinéma me permet de voyager instantanément d'une ambiance à une autre sans pour autant se poser des questions débiles, non juste profiter et savourer le visionnage en cours.

Ce film ne déroge pas à la règle, partant sur des bases traditionnelles mais toujours avec un ton décalé et déjanté si propre à Monsieur, le chapitre final qu'il nous réserve pour conclure le film est d'une folie inimaginable.

Tout y passe et c'est le cas de le dire, pour clore magistralement bien ce film WTF.
Ninjeur
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le 24 juil. 2014

Modifiée

le 1 août 2014

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Ninjeur

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