Le chant du cygne de la 2D à la Disney.

Pourquoi personne ne m'a prévenu ? Moi qui depuis quelques années disait kiffer la patte des Disney de l'âge d'or, en 2D, vous auriez pu me dire que les studios Disney en avaient fait un dernier il y a 10 ans. Le film est complètement passé inaperçu entre Raiponce et Les Mondes de Ralph, sorti en milieu d'année (face au film conclusion d'Harry Potter) et j'avoue que j'en aurais jamais entendu parlé s'il n'était pas dans la liste des "Classiques de l'Animation Disney" (et encore ça n'est pas le cas en Allemagne.) Le fait qu'il y ai un film avec le même nom en 1977, qu'il y ai eu des tripotées de films direct-to-DVD, de séries et même un film live action il y a quelques années avec le même nom, n'aide pas du tout cette version de Winnie l'Ourson cuvée 2011 a se faire la place de choix qu'elle devrait avoir.

Se voulant une suite dans l'esprit comme dans la forme au film de 1977, il y a tout ce que je kiffe dans l'animation Disney vintage : un style d'animation 2D, un côté très cellulo des arrières plans, des chansons chantées par une chorale, une bande son instrumentale (écoutez la B.O. on dirait celle d'un film des années 50) un narrateur.... purée, depuis combien de temps il y avait pas un narrateur dans un Disney ? En plus il est joué par John Cleese, que demande le peuple ?

C'est du Disney qui s'amuse à faire des tas de gags visuels très slapsticks y compris une séquence musicale où le personnage hallucine, et il y a tout un jeu avec le fait qu'ils se trouvent à l'intérieur d'un livre, offrant des sorties d'images, des jeux avec le médium, du brisage de 4eme mur, les lettres devenant des objets à part entier avec lesquels les personnages de la forêt des rêves bleues interagissent. (Y compris dans les crédits qui sont géniaux.)

Concernant les personnages, on retrouve tout le roaster de Winnie l'ourson avec leurs caractères archétypal : Winnie le goinfre, Porcinet le peureux, Tigrou le joyeux, Bourriquet le triste, etc... sauf qu'ils ont mis les potards au max et que les personnages ont des accents très cartoons : ils sont tous très bêtes (y compris Maman Gourou ou Maitre Hibou) partent dans tous les sens et au final, ça donne un film très enfantin et drole où chacun d'entre eux à son côté loufoque. (Après il y a un dialogue avec des noeuds qui est intraduisible. Alors, oui, les rabats-joies pourraient me dire que c'est le début de la formule Disney consistant à tout casser par de la blague... sauf que là, c'est totalement volontaire et qu'en plus comme ce sont les personnages de Winnie l'Ourson, bah, ça fait vraiment beaucoup plus sens, vu que ce sont des jouets pour enfants (oui, le film souligne parfois que les personnages sont des jouets... pas étonnant que le projet ai été initié par John Lasseter.)

Ce film est une parfaite pantoufle de Noël : on retrouve les personnages qu'on aime, dans des aventures tirés des livres (mais bien remixé de sorte à faire une aventure complète autour des personnages ayant peur d'une créature mythologique nommée le Backson) avec un style vintage très doux, et en plus il ne dure qu'une heure (il est encore plus court que Dumbo.) Cerise sur le gâteau : des captures d'écran de ce film ont servis à faire des mèmes l'an dernier. C'est dire si on est bien.

Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Oui, oui, et re-oui.

Possibilité de remake/suite : Hélas vu le bide de cette remise au gout du jour, c'est mort. On aura toujours du Winnie l'Ourson, mais pas sous cette forme là.

Le détail qui me titille : J'ai ENFIN compris que l'histoire de la queue de bourriquet était une vanne sur le jeu consistant à épingler la queue d'un âne les yeux bandés. Purée, plus de 30 ans pour comprendre cette ref, je suis pas une flèche.

Suis-je le seul ? A trouver qu'ils ont poussés le curseur très haut pour Maître Hibou. Lui qui passait pour le sage dans les anciennes séries, il est totalement imbitable : pédant, verbeux, il n'aide JAMAIS qui que ce soit, et c'est même lui qui déclenche les péripéties du film en inventant la légende du Backson.