Arthur Winslow, prend sa retraite après une vie à travailler dans une banque, ainsi il devra gérer sa rente et ses économies pour que son fils aîné Dickie étudie à l'université d'Oxford, entretenir sa fille Catherine, féministe et suffragette non militante en attendant qu'elle trouve un mari, alors que son jeune fils de 14 ans Ronnie est cadet au Royal Naval College. Lorsque l'Académie renvoie Ronnie pour un vol commis, ce père de famille invoque "La Grande Charte" qui stipule que "aucun sujet du Roi d'Angleterre ne peut être condamné sans procès". Intervient alors le coûteux et rigide avocat Sir Robert Morton qui bataillera à la Chambre des communes afin que le Gouvernement de Sa Majesté autorise la tenue d'un procès par l'Amirauté.
Ainsi Arthur Winslow se bat pour les droits de son fils, Ronnie pour qu'éclate la vérité, Catherine pour l'honneur de la famille, et Sir Robert Morton pour que la justice puisse être rendue. Mais dans cette quête de valeurs chacun y perdra: le père y laissera sa santé et ses économies, le fils aîné devra abandonner ses coûteuses études, la fille sera désapprouvée par son fiancé et verra son mariage annulé, et Sir Robert Morton ne pourra plus accéder à une importante fonction à la Haute Cour de justice. Néanmoins le dernier échange entre Catherine Winslow et Sir Robert Morton laisse deviner un futur rapprochement entre l'intègre féministe et le juriste faussement insensible.
Robert Donat (l'acteur des 39 marches d'Hitchcock) interprète de façon magistrale la scène du rude questionnement au jeune Ronnie, au préalable d'accepter sa défense.
Le film qui approche les deux heures ne cède à aucune longueur, de plus l'atmosphère "So British" de ce film anglais tourné en 1948 sur une histoire basée en 1912 est un régal (anglais châtié, flegme anglais, respect des conventions,...)