A la fin de la seconde guerre mondiale, aux Pays-Bas, Michiel, âgé de 14 ans, entre dans la Résistance à l'occupant allemand en aidant un jeune soldat anglais blessé. Au péril de sa vie et de celle de sa famille il va tout faire pour sauver ce soldat mais son engagement provoquera une suite d'évènements inattendus qui bouleverseront sa vie et celle de ses proches....
A l'exception de l'histoire d'Anne Franck, l'occupation allemande et la Résistance néerlandaise est une thématique peu traitée au cinéma, tout au moins concernant les films ayant "infiltré" nos frontières.
Tiré d'un best seller autobiographique de Jan Terlouw, le film a récolté un franc succès dans son pays et décroché les Rembrandt (Césars bataves) du meilleur acteur, de la meilleure actrice (?) et du meilleur film, mais Winter in wartime arrive pourtant chez nous directement en DVD, ce qui peut facilement s'expliquer par sa nature assez modeste.
La jaquette fait d'ailleurs une référence un peu écrasante au chef d'oeuvre vénéneux de Paul Verhoeven Black Book, mais vaut mieux préciser de suite que les deux films ne jouent vraiment pas dans la même cour... Ce film là - bien que très honorable - jouant plus nettement en mode mineur.
La mise en scène classique mais sensible évoque bien davantage une veine scandinave et notamment les premiers films de Bille August (Zappa et Twist & shout) ou de Lasse Hallström (Ma vie de chien) avec lesquels le film partage une description assez fine de l'adolescence et de ses ambivalences, de l'opposition à la figure paternelle pour s'émanciper mais aussi de la découverte que le monde n'est pas aussi manichéen qu'on peut le croire à cet âge.
A ce titre le film est bien plus une chronique de l'adolescence et de ses rites de passage que de l'héroïsme ou de la Résistance en particulier et c'est ce qui en fait d'ailleurs sa principale qualité, d'autant plus que le jeune acteur, Martin Lakemeier, délivre une partition assez sobre et fine et que la direction d'acteur évite tous les pièges inhérent à l'emploi d'enfants.
Cette confrontation de l'enfance aux horreurs de la guerre rappelle un peu, dans son traitement, le joli film de Véra Belmont Survivre avec les loups qui n'occultait pas non plus une certaine noirceur et offrait pourtant un spectacle populaire et familial assez émouvant et permettant à un jeune public de se sensibiliser à l'Histoire et à ses zones d'ombre (L'occupation nazie, la collaboration...) autant que de lumière (Notamment dans l'idée de survie et de résistance à l'oppression et à la barbarie).
Sans être un chef d'œuvre ni - encore moins - une purge pédagogique, Winter in wartime s'avère une jolie chronique de l'adolescence et de l'occupation allemande qui devrait aisément toucher un jeune public auquel il s'adresse plus particulièrement.
Le seul vrai bémol tient dans l'affreuse et dégoulinante bande originale de Pino Donnagio qui malheureusement plombe souvent le film par son omniprésence, particulièrement dans les scènes d'émotion pure. Sur ce point, le film aurait sans doute gagné à davantage de sobriété et aurait alors sans doute pu toucher un plus large public.