Wish rappelle l’hypocrisie des animaux convoqués par Jupiter, dieu créateur, dans la fable de Jean de la Fontaine intitulée « La Besace » : pointer du doigt les défauts d’autrui pour mieux cacher les siens. En l’occurrence, dénoncer le despotisme d’un roi soucieux de confisquer le vœu le plus cher à chacun de ses sujets, et leur liberté de penser par la même occasion, pour mieux divulguer le système de propagande de la maisonnée Disney, qui change le film en une vaste campagne publicitaire dans laquelle les personnages secondaires constituent des placements de produits – le terme esthétique serait « références » – empruntés au catalogue de la souris milliardaire. Le prince demande à son miroir qui est le plus beau, la femme qui souhaite apprendre à voler bénéficie du soutien d’un garçon en collants verts, l’ours se prénomme « Petit Jean », la fuite sur l’eau et le cadre forestier s’inspirent de Raiponce (2010) etc., ses animaux de Bambi (1942), le générique d’ouverture plagie Le Bossu de Notre-Dame (1996), le générique de clausule multiplie les apparitions stellaires des protagonistes de notre enfance (Dumbo et consorts). C’est dire l’impersonnalité d’une telle production, qui énumère sans raison ces évocations stériles, évoquant parfois Shrek sans pourtant la dimension parodique qui faisait l’intérêt de la franchise. Le scénario, minimaliste, ne sert même pas la construction d’héroïnes puissantes, à la différence du récent Encanto (2021). Wish ressemble, par bien des aspects, aux téléfilms Barbie. Que Disney, par ce nouveau long métrage, fasse un vœu : celui de l’inspiration.