N'est pas sorcière qui veut
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Au sein d'une petite communauté moyenâgeuse très pieuse cernée par des bois peuplés de créatures menaçantes, Frieda ne parvient pas à engendrer la vie, condition sine qua non pour trouver une place parmi les siens et, plus particulièrement, aux yeux des hommes. Alors qu'un jour, elle tente d'échapper dans la fameuse forêt à un prédateur bien humain du village, elle en revient transformée...
Si vous êtes en quête d'un pur film de folk horror, vous allez en avoir pour votre argent avec ce "Witte Wieven" aka "Hérésie" en VF, venu tout droit des Pays-Pas, sous très forte influence évidente du "The Witch" de Robert Eggers et de tous les rejetons de ce sous-genre ayant émergé dans son sillage.
Village austère gouverné unilatéralement par la religion et les hommes qui en propagent la parole pour asseoir leur domination sur le sexe opposé, femmes condamnées à la servilité et à un seul rôle matriciel de génitrice, créatures païennes enfouies au fond des bois chargées d'offrir la lumière de l'émancipation à l'une d'entre elles (vue bien entendu ensuite comme l'incarnation du diable)... N'en jetez plus, "Hérésie" condense tous les stéréotypes d'un cheminement supra-classique d'un récit de folk horror, avec le risque de n'y créer aucune grande surprise en son sein (la durée succincte de 62 minutes n'arrange rien) ou, au mieux, de ne faire preuve que d'une certaine efficacité en en proposant une variation esthétique séduisante.
Ça tombe bien, autour de ces étapes scénaristiques trop didactiques, le cinéaste Didier Konings (artiste ayant travaillé sur de nombreux blockbusters hollywoodiens) a heureusement la bonne idée de déployer une imagerie forte, que ce soit en termes de noirceur éprouvante sur le quotidien épouvantable de Frieda ou du surnaturel qui s'y immisce avec une deuxième partie vraiment superbe, notamment dans la manière d'évoquer visuellement cette espèce de plénitude de conscience atteinte par son héroïne et l'affirmation de soi forcément violente qui en découle.
Certes, toute cette énergie formelle dépensée ressemble beaucoup à une démonstration à l'état de C.V. filmé de la part de Konings mais il faut bien dire que les promesses sont là et alléchantes, sans doute prêtes à être tenues sur un récit beaucoup plus original.
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