Le film Wonderland débute avec une idée fascinante : la possibilité pour les vivants de continuer à communiquer avec leurs proches décédés à travers des appels vidéo simulés grâce à l'intelligence artificielle. Ce concept novateur semble prometteur, offrant une réflexion sur le deuil, l'amour et les avancées technologiques. Cependant, malgré un début prometteur, le film ne parvient pas à être à la hauteur.
Un concept innovant au cœur de l'intrigue
Dès les premières scènes, Wonderland nous introduit dans un monde où l'intelligence artificielle s'immisce dans les aspects les plus intimes de la vie humaine. Hae-ri, incarnée par Jung Yu-mi, travaille à maintenir ce service de communication unique. Mais lorsque ses propres parents l'appellent, une question troublante se pose : est-ce réellement ses parents ou une simulation ? Ce doute initial capte immédiatement l'attention du spectateur, promettant une exploration profonde du deuil et de la réalité virtuelle.
Le film nous présente ensuite trois récits distincts de personnes utilisant le service Wonderland pour rester en contact avec leurs proches disparus ou éloignés. Jeong-in (Bae Suzy) reçoit des appels réguliers de son petit ami Te-joo (Park Bo-gum), en mission spatiale mais en réalité plongé dans le coma. Bai Li (Tang Wei), quant à elle, utilise le service pour parler à sa fille décédée après l'avoir négligée pendant des années. Enfin, Song Jeong-ran (Sung Byung-sook) continue de communiquer avec son petit-fils décédé, malgré leur relation tumultueuse.
Un potentiel gâché par une écriture superficielle
Malgré un début prometteur, Wonderland ne parvient pas à approfondir les thèmes complexes qu'il aborde. Le deuil, sujet central du film, est effleuré sans jamais être véritablement exploré. Les multiples intrigues ne réussissent pas à capturer l'essence de la perte et de la souffrance qui en découle, laissant le spectateur dubitatif.
Les personnages, bien que portés par un très bon casting, manquent terriblement de profondeur. Tang Wei, en tant que mère tiraillée entre la culpabilité et la joie, est probablement celle qui bénéficie du rôle le plus développé. Toutefois, même elle semble limitée par un scénario qui ne lui permet pas de pleinement exprimer la complexité de ses émotions. Quant à Suzy et Bo-gum, leur alchimie est évidente, mais leur temps à l'écran est insuffisant pour véritablement toucher le public.
Une réflexion manquée sur les enjeux philosophiques
Le concept de Wonderland aurait pu donner lieu à une réflexion poignante sur l'amour, la science, et la notion d'immortalité. Malheureusement, le film esquive ces questions philosophiques, choisissant de rester en surface plutôt que de plonger dans les profondeurs de ces thématiques fascinantes. Le résultat est un film qui, malgré une belle réalisation et des performances convaincantes, laisse un goût d'inachevé. C'est une romance grand public, idéal pour une soirée familiale, mais pas du tout adaptée pour la réflexion.
Conclusion
Wonderland est un film qui démarre avec une promesse audacieuse mais qui, en fin de compte, échoue à livrer une véritable exploration des thèmes qu'il aborde. Bien que visuellement captivant et porté par un casting de talent, le film manque d'une écriture solide pour donner vie à son potentiel. En fin de compte, Wonderland aurait pu être un récit émouvant sur le deuil et la technologie, mais il se contente de rester à la surface, laissant le spectateur désireux de plus.